Intervention de Nicolas de Tavernost

Réunion du jeudi 8 février 2024 à 9h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6 :

Pour la TNT payante, nous sommes largement tributaires des décisions du groupe Canal+ sur la diffusion de son bouquet. Je suggère d'ailleurs à l'Assemblée nationale de s'intéresser aux distributeurs et pas seulement aux éditeurs. Ce sont en effet les distributeurs qui décident de ce qui sera diffusé. Lorsqu'ils font des promotions ou proposent des offres groupées ou bundles pour un ensemble de services extérieurs, cela peut marginaliser les services français. Leurs décisions sont presque plus importantes que l'attribution des fréquences de la TNT, qui a toutefois deux avantages considérables : la numérotation logique qui s'impose à la distribution, et les services d'intérêt général (SIG).

L'Arcom va bientôt rendre ses conclusions sur le périmètre des SIG. Pour l'instant, la France n'a retenu que les chaînes de service public comme constituant des SIG. Je suis un militant des agrégateurs, à la différence de plusieurs de mes collègues. Nous avons décidé d'arrêter Salto, qui n'a pas été un échec commercial, mais un échec de ses actionnaires. Je pourrai vous en expliquer les raisons. L'agrégation est, pour la France, très importante. Elle est pratiquée par les plateformes : il suffit de voir les offres de bundle qui regroupent Netflix, Disney+ et d'autres chaînes pour un prix compétitif. Les chaînes gratuites et payantes doivent pouvoir présenter des offres facilement accessibles sur les télévisions connectées. Celles-ci représentent une véritable révolution, car désormais ce sont les fabricants de télévisions connectées comme Samsung ou LG qui décident de mettre en avant, ou pas, les programmes français. Si nous ne participons pas aux enchères pour mettre notre application 6play en avant, nous disparaissons du téléviseur connecté.

Notre groupe a proposé à l'Arcom et à France Télévisions de constituer une sorte d'agrégateur public, à l'instar des Britanniques, qui ont négocié en bloc – BBC, Channel 5, Channel 4 et ITV – l'emplacement de ces chaînes sur les téléviseurs connectés. Malheureusement, en France, nous partons en ordre dispersé.

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