Intervention de Alain David

Réunion du mardi 5 mars 2024 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain David :

Après deux ans de conflit, il est important que la représentation nationale puisse s'exprimer, notamment après la déclaration du président de la République sur la perspective d'un envoi de soldats français en Ukraine. Je ne suis d'ailleurs pas convaincu par la pertinence de cette hypothèse, qui intervient après de trop nombreux revirements. La position de la France a été très fluctuante. Au départ, elle considérait qu'il ne fallait pas humilier la Russie ; désormais elle se montre plutôt va-t-en-guerre. Or la diplomatie mérite constance et continuité.

Afin de ne pas engager les troupes au sol, il conviendrait plutôt d'augmenter l'aide à l'Ukraine et de lui livrer rapidement ce qui lui a été promis. La France a promis 3 milliards d'euros pour 2024. Cependant, dans un contexte très compliqué, avec 3 000 milliards d'euros de dettes, un budget 2024 très contraint et un ministre des finances qui demande 10 milliards d'euros d'économies pour l'année 2024, nous ne voyons pas comment tenir nos promesses. Il faudra bien, pourtant, faire face puisque nous souhaitons la défaite de la Russie. Il faudra bien se doter des moyens nécessaires pour parvenir à cet objectif. Malgré les apports de la France en matière d'aide à l'Ukraine, nous apprenons, sous réserve que ce chiffre soit exact, que la France se situe à la 16e place du classement des donateurs à l'Ukraine. Nos efforts sont très faibles par rapport aux autres pays. L'Allemagne a promis 17,7 milliards d'euros pour 2024, quand nous promettons 3 milliards d'euros hypothétiques.

Ma question porte sur les avoirs russes détenus en Europe, et notamment en France. Il est question de 200 milliards d'euros. Pourrait-on envisager de les mobiliser au bénéfice de l'effort de guerre ukrainien ?

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