Intervention de Eva Sas

Réunion du mercredi 6 mars 2024 à 15h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEva Sas :

Vous avez annoncé 10 milliards de coupes budgétaires deux mois après avoir fait adopter la loi de finances pour 2024 : la transition écologique paie le plus lourd tribut de cette politique, qui l'ampute de 2,2 milliards.

Les inondations ravagent le Pas-de-Calais et la Charente-Maritime, les canicules s'enchaînent, mais l'enjeu climatique ne fait visiblement pas partie de vos priorités. Vous rabotez MaPrimeRenov' de 700 millions et vous parlez d'économies de constatation : il est vrai que les objectifs sont loin d'avoir été atteints en 2023, puisque seules 71 600 rénovations globales ont été effectuées au lieu des 90 000 annoncées. Votre politique de rénovation énergétique est un échec. Pourtant, le rapport du sénateur Guillaume Gontard nous alertait dès le mois de juillet 2023 sur les failles de MaPrimeRenov' et conseillait de simplifier le dispositif, de tendre vers un reste à charge nul pour les ménages les plus modestes, surtout en cette période de baisse de pouvoir d'achat, de renforcer l'accompagnement et de former 200 000 professionnels.

Vous ne nous avez pas écoutés ! Au lieu d'analyser les causes de la sous-exécution, vous vous bornez à constater « l'incertitude sur les éventuels facteurs explicatifs ». Vous ramenez l'objectif de cette année de 200 000 à 140 000 rénovations globales et vous recherchez des économies là où il faudrait de l'ambition. Je veux me faire ici le porte-voix de tous ces citoyens qui veulent adopter un mode de vie plus écologique, faire isoler leur maison, se déplacer en transports collectifs et qui sont exaspérés par votre politique de stop and go. Pour vous, l'écologie représente une succession de coups de communication : on annonce 5 milliards pour la rénovation thermique puis on ampute le dispositif de 700 millions deux mois plus tard ; on annonce 100 milliards pour le ferroviaire puis on diminue les crédits de 341 millions à la première pression budgétaire. Il n'y a pas de cap, pas de constance, pas de visibilité, simplement une politique à courte vue.

Quand cesserez-vous de faire de l'écologie une variable d'ajustement ?

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