Intervention de Hasni Abidi

Réunion du mercredi 13 mars 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Hasni Abidi, politologue, directeur du CERNAM :

Aujourd'hui, l'urgence porte sur un cessez-le-feu, une trêve humanitaire. À chacune des visites d'Antony Blinken, les Palestiniens et les États arabes ont répondu que le moment n'est pas à l'évocation de l'après-guerre, tant que la situation actuelle demeure, où Gaza quitte la vie et la vie quitte Gaza. Sur quel objet négocier si les conditions de la vie n'existent plus ?

Pour le moment, des projets de résolution, notamment émanant des Émirats arabes unis, que l'on ne peut soupçonner d'être pro-Hamas, ont été balayés d'un revers de la main par les États-Unis. Il est très difficile de demander un rôle de la communauté internationale quand les États-Unis refusent le projet d'une trêve humanitaire. Sans cette trêve humanitaire, il n'est pas envisageable de parler d'une solution à moyen terme.

Ensuite, même en ordre dispersé, l'Europe doit jouer un rôle. Pour le moment, elle a été malheureusement piégée par sa position initiale, après l'émotion compréhensible du 7 octobre. Selon moi, il est temps de parler de trêve, pour préserver Israël de lui-même et de ses démons. Ceci est essentiel car il en va de la paix des prochaines générations, non seulement d'Israéliens et de Palestiniens mais aussi ici, chez nous. Vous ne pouvez pas imaginer les conséquences qui seront liées à l'absence de réaction du monde occidental face à ces milliers de femmes et d'enfants qui meurent à Gaza.

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