Intervention de Jean-Louis Bricout

Séance en hémicycle du mercredi 27 mars 2024 à 21h30
Ouverture du dispositif de réduction d'activité aux moniteurs de ski stagiaires — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

Il n'empêche que c'est un réel plaisir de défendre la montagne après que ma collègue Martine Froger s'est exprimée au nom de notre groupe en commission – c'est la solidarité des ruraux !

Le ski est un moteur de l'économie touristique de la montagne française et une source d'emploi importante pour les territoires de montagne. Au-delà de nos infrastructures, les professionnels de l'enseignement de ski constituent assurément l'un de nos meilleurs atouts. La réputation de nos moniteurs est d'ailleurs un facteur indéniable d'attractivité, notamment depuis les années 1930 et, un peu plus tard, la création de l'École du ski français.

La qualité de notre enseignement tient avant tout à la haute exigence du diplôme d'État et s'explique également par la cohabitation de plusieurs générations au sein des écoles de ski, ce qui favorise une forme de compagnonnage. La transmission intergénérationnelle est de fait un élément clé de l'enseignement français de ski.

Il est donc important d'accompagner la transition ainsi que le renouvellement des moniteurs de ski, notamment par le développement du tutorat. Tel est bien l'objectif de cette proposition de loi, qui vise à compléter le dispositif de réduction d'activité progressive, qui existe depuis 2014, en prévoyant de l'étendre aux moniteurs stagiaires – qui en sont actuellement exclus. Cela favorisera l'intégration professionnelle de ces derniers au profit de la réduction d'activité – de 30 à 50 % – des moniteurs atteignant l'âge de la retraite.

L'objectif n'est évidemment pas d'envoyer d'office les professionnels plus âgés à la retraite ou d'empêcher qu'ils accèdent aux cours. Il s'agit au contraire de leur permettre de conserver une activité s'ils le souhaitent tout en préparant l'arrivée sur le marché de nouveaux moniteurs et de garantir ainsi à ces derniers un tutorat de qualité.

Notre groupe soutiendra évidemment cette proposition de loi car nous considérons que cette mesure va dans le bon sens pour accompagner une profession que beaucoup estiment en voie de disparition. Car au-delà du vieillissement des moniteurs et de la concurrence étrangère, elle est confrontée à l'enjeu du changement climatique. La hausse des températures entraîne une baisse inéluctable de l'enneigement des montagnes qui menace la saison hivernale des domaines skiables. Les conséquences sur l'attractivité du métier sont considérables.

Aussi, au-delà de ce texte, notre groupe appelle-t-il à engager dès à présent une réflexion sur l'évolution de la profession. Nous pouvons compter, à cet égard, sur Marie-Noëlle Battistel et son engagement constant pour la montagne.

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