Intervention de Rachida Dati

Réunion du mardi 19 mars 2024 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Rachida Dati, ministre :

Vous êtes en effet libre de ne pas aimer. Mais on ne peut pas l'attaquer sur son origine ou sa couleur de peau, car c'est une infraction. C'est tout simplement ce que je tenais à rappeler.

À la suite de la suppression de France Ô, un pacte pour la visibilité des outre-mer a été conclu entre l'État et l'audiovisuel public, afin de garantir une meilleure présence des outre-mer sur les antennes. Un suivi des engagements est réalisé mais, comme M. Maillot, je pense qu'il faudra renforcer et préciser le cahier des charges lors du renouvellement des contrats d'objectifs et de moyens.

Mme Brugnera a eu raison de soulever la question du patrimoine culturel arménien. Le ministère de la culture a organisé avec l'Institut national du patrimoine (INP) un colloque sur ce sujet le 17 décembre dernier. Il avait pour objet de sensibiliser le public français et européen à la richesse exceptionnelle de ce patrimoine, mais aussi à la nécessité de le préserver. Je suis très préoccupée par la destruction des patrimoines chrétien et juif dans le Haut-Karabakh. Les opérateurs du ministère, dont notamment le Louvre et la Drac d'Île-de-France, sont mobilisés dans le cadre de coopérations destinées à protéger ce patrimoine de l'Arménie. Je me réjouis d'ailleurs du jumelage entre la Maison carrée de Nîmes et le Temple de Garni. Je souhaite que le patrimoine arménien soit mis en valeur grâce à la mise en place d'un itinéraire européen, sur le modèle de celui du patrimoine juif.

Mme Genevard a abordé la question de l'inégale répartition des crédits du ministère de la culture entre les zones urbaines – pour ne pas dire Paris et la région parisienne – et le reste du territoire. En fait, nous n'avons pas d'indicateur fiable pour mesurer cette répartition. J'ai demandé au secrétaire général du ministère de mettre en place des indicateurs qui permettent de suivre la répartition géographique des crédits pour chaque direction.

On pourrait se référer uniquement aux actions menées par les Drac, mais cela ne permet pas de rendre compte de ce que font les opérateurs ou le ministère directement. Les Drac reçoivent 1 milliard sur les 4,5 milliards d'euros du budget du ministère. Les crédits de la Drac d'Île-de-France représentent 14 % du budget des Drac, alors que la population de cette région correspond à 17 % de la population, ce qui pourrait laisser croire que la répartition est à peu près équilibrée avec le reste des territoires. Mais, comme je ne dispose pas d'indicateurs plus précis, j'ai demandé que l'on en mette en place pour mesurer les crédits affectés en milieu rural, mais aussi dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et dans les zones urbaines. Cela doit être possible, car l'affectation des crédits et des subventions est forcément connue. Il s'agit en fait de mettre en place une forme de comptabilité analytique dont nous ne disposons pas actuellement.

De manière générale, les crédits des Drac sont davantage affectés aux territoires qu'à Paris et à l'Île-de-France. Est-ce le cas si l'on prend en compte l'ensemble des moyens affectés à la culture ? Je n'en suis pas sûre, même si j'ai tendance à penser de manière intuitive que les moyens sont plus importants dans les territoires, car le financement de la culture par les collectivités représente le double des montants dont dispose le ministère de la culture.

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