Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2024 à 21h30
Bilan des réformes de l'assurance chômage depuis 2017

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Depuis 2017, le Gouvernement affirme que la cause du chômage réside dans le haut niveau de la protection sociale, notamment de l'assurance chômage. Par conséquent, il faudrait, selon lui, rendre le chômage plus terrible encore et dégrader les conditions de protection sociale pour créer de l'emploi. Nous ne pensons pas que le ressort du chômage soit celui-là, ni qu'il y ait 6 millions d'emplois à pourvoir – or, environ 6 millions de personnes sont privées d'emplois dans notre pays. D'ailleurs, à la suite de vos réformes, de plus en plus de chômeurs et de chômeuses ne sont pas indemnisés.

Le Gouvernement prétend que le chômage baisse grâce à ses mesures. Cette affirmation relève du sophisme. Alors que nous constatons une remontée du chômage qui pourrait laisser penser que vos mesures sont inefficaces, vous nous annoncez vouloir aller plus loin dans le durcissement des règles d'indemnisation pour essayer de régler le problème. En réalité, il n'y a plus de jus dans le citron. La question qui se pose est de savoir quelle protection sociale nous voulons et quel droit au chômage nous souhaitons garantir à celles et ceux qui travaillent. Je rappelle en effet que l'assurance chômage est un droit des salariés.

Une réforme et un rétrécissement des droits tous les deux ans, est-ce une bonne chose ? De plus, on vient de nous dire que les lettres de cadrage ne laisseraient aucune marge de manœuvre à la négociation des partenaires sociaux. La prochaine réforme n'est pas écrite mais j'imagine qu'elle est en train d'être élaborée et cette manière de procéder nous préoccupe. Je m'interroge sur la véritable marge qui sera laissée aux partenaires sociaux pour décider de l'avenir de la protection sociale.

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