Nous sommes un certain nombre à avoir un peu d'expérience sur ces sujets. En 2014, – j'étais alors aux côtés de Stéphane Le Foll – nous avons voté une loi qui a fixé un cap : celui de l'agroécologie. Personne n'a dit qu'il s'agissait de moins produire ; l'objectif était de produire autrement, en protégeant les écosystèmes.
J'ai rendu deux rapports sur la question des phytosanitaires, en 2014 et en 2024. Mes interlocuteurs dans le monde agricole, dans celui des ONG et dans le monde scientifique me disent tous que ce sont des rapports cliniques, froids, dépassionnés. L'objectif est de déterminer comment nourrir 10 milliards d'êtres humains à l'horizon de 2050. La France doit contribuer à ce récit de sécurité alimentaire collective.
Dans cette perspective, je me suis appuyé sur les études de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), de l'Inrae, d'Agrimonde. Parmi ces acteurs scientifiques sérieux, personne n'oppose produire et produire autrement.
Je considère comme également régressifs ceux qui font l'apologie du « on continue comme avant » en niant l'effondrement de la biodiversité, la réalité du dérèglement climatique et les risques sur la fécondité des sols et ceux pour lesquels l'écologie consiste à arrêter de produire. Nous n'en sommes plus là !