Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du mardi 18 octobre 2022 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2023 — Après l'article 4

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Ce n'est pas le risque d'une soviétisation de l'économie qui me fait prendre la parole ; je voudrais simplement vous inviter à une petite réflexion historique.

Lors des négociations des accords de Grenelle, en 1968, qui étaient des négociations sur les rémunérations, les négociateurs de ce qui s'appelait à l'époque le CNPF (Conseil national du patronat français), lequel était le prédécesseur du Medef, avaient comme feuille de route de tenir le cap d'un différentiel de salaire de 1 à 20 dans le monde de l'entreprise. C'était le mandat du CNPF en 1968 ; aujourd'hui, on trouve parfois des écarts de rémunération de 1 à 1000.

Qu'est-ce qui fait que notre société est passée, en quelques décennies, d'une revendication patronale de 1 à 20 à des écarts de rémunération de 1 à 1000 ? Considérez-vous qu'il y ait quelque chose, dans le talent des hommes ou dans l'organisation et la performance de l'économie, qui justifie cette dérive ? Moi, je ne le crois pas.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion