Intervention de Davy Rimane

Réunion du mardi 11 octobre 2022 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavy Rimane :

Mes questions ont trait à la continuité territoriale. La Guyane est un territoire enclavé en Amérique du Sud et compte huit communes dites isolées qui ne sont pas reliées aux autres par la route. Il faut que l'État prenne ces réalités en considération et compense cette situation.

Pour désenclaver les communes dites isolées, la collectivité territoriale de Guyane et l'État subventionnent deux lignes aériennes : entre Cayenne et Camopi ; entre Cayenne et Maripasoula. Toutefois, le nombre de 37 000 passagers par an inscrit dans la délégation de service public (DSP) a été très fortement sous-évalué. Un avenant doit être signé entre la collectivité et la compagnie Air Guyane, qui a obtenu le marché, pour passer à plus de 50 000 passagers par an. Tout le monde le sait, la Guyane connaît une très forte croissance démographique. Il faudrait que l'État augmente sensiblement sa participation pour permettre aux Guyanais qui n'ont pas de routes ou n'ont pas la possibilité de se déplacer par voie terrestre de le faire par voie aérienne.

Par ailleurs, la ligne entre Maripasoula et Saint-Laurent-du-Maroni n'est pas du tout subventionnée par l'État, alors qu'elle est très empruntée par les habitants de la vallée du Maroni et de l'ouest de la Guyane. Est-il prévu de bénéficier d'un apport supplémentaire de la part du ministère des outre-mer ?

J'en viens à la vie chère. Les prix appliqués aux produits alimentaires et de consommation sur le littoral ne sont absolument pas les mêmes que ceux pratiqués dans les communes dites isolées. La même bouteille de gaz achetée à 25 euros sur le littoral peut atteindre 100 euros dans ces communes. Compte tenu de la hausse des prix de l'alimentation, il est urgent qu'un geste soit fait à leur égard pour compenser cette différence de taille dans les prix appliqués sur un même territoire, simplement parce que les habitants n'ont pas la chance d'avoir accès à des infrastructures routières pour se déplacer.

Je souscris aux propos de M. Baptiste : il est urgent de réintégrer les soignants. La réalité de la Guyane n'est pas nécessairement celle de la Guadeloupe. Il n'y a pas d'opposition entre médecins, infirmiers et aides-soignants à ce sujet. Tous les soignants sont fatigués et certains quittent le territoire pour cette raison, y compris des puéricultrices. Je le répète, monsieur le ministre délégué : il y a urgence ! Je l'ai dit au ministre de la santé en juillet dernier, des personnes perdent la vie, notamment des enfants, parce qu'il manque des centaines de bras au sein du système sanitaire guyanais. Ce n'est pas une histoire contée, ce sont des faits.

Je peux comprendre que les autorités aient fait certains choix pour lutter contre la crise sanitaire au plus fort de celle-ci. Mais, au moment où nous parlons, comme je l'ai dit en juillet lors de la discussion générale du projet de loi relatif aux moyens de lutte contre l'épidémie, le maintien de l'obligation vaccinale pour ces personnels n'est justifié ni scientifiquement ni médicalement. J'ai fait savoir au ministre qu'il s'agit là d'une posture politique. Je peux aussi la comprendre, mais les réalités sont diverses sur le territoire français et l'on doit être capable de s'y adapter.

Si aucun geste n'est fait, le risque est grand que la situation se dégrade fortement dans les jours et semaines à venir. Tout ce que je vous rapporte, monsieur le ministre délégué, ce sont des faits, que vous pouvez vérifier. Il est urgent que le ministère des outre-mer prenne en compte les réalités des territoires ultramarins.

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