Intervention de Jean-François Carenco

Réunion du mardi 11 octobre 2022 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Jean-François Carenco, ministre délégué :

Vous l'avez rappelé, monsieur le président, une première réunion relative à l'extinction de l'ITR a eu lieu en mars 2022. Nous allons poursuivre le processus, mais il faut que des parlementaires soient désignés pour ce faire. La balle est dans votre camp : je vous suggère de saisir la présidence de l'Assemblée nationale. Pour ma part, je n'interviendrai pas, compte tenu de la séparation des pouvoirs. Il faut que nous nous réunissions avant la fin de l'année 2022.

Monsieur William, je vous remercie de m'avoir signalé la question des tarifs bancaires en Martinique. L'un de vos collègues m'avait par ailleurs saisi à propos des tarifs des colis postaux, qui sont incompréhensibles, dans l'ensemble des territoires. Nous avons convoqué et sermonné le directeur compétent de La Poste, qui nous a dit avoir bien conscience du problème. J'attends sa réponse.

Pour soutenir les créateurs d'entreprise, le ministère des outre-mer bonifie les prêts de la Banque publique d'investissement (BPIFrance), qui sont distribués assez largement. Je rencontrerai dans les jours qui viennent M. Nicolas Dufourcq, directeur général de BPIFrance. Nous subventionnons en outre l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), France Active et le réseau Initiative France. Je dois rencontrer M. Guillaume Pepy, président d'Initiative France, pour évoquer l'extension de son activité.

Quant à la nécessité de se rendre à Paris pour décrocher un prêt, elle vaut tout autant pour les jeunes entrepreneurs de Lozère – certes, c'est moins loin.

Madame Youssouffa, je suis choqué que l'affaire du pont de Dzoumogné ait été traitée comme elle l'a été. Je reviendrai vers vous à ce sujet.

De manière générale, le système de circulation ne fonctionne plus à Mayotte. J'ai engagé la venue d'équipes du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) qui étaient en Guadeloupe pour inspecter les ponts après le passage de l'ouragan Fiona. J'aurai prochainement un rendez-vous à ce sujet avec M. Pascal Berteaud, directeur général du Cerema.

Les personnes qui travaillent à Mamoudzou sont obligées de faire quatre heures de route le matin et autant le soir. Cette situation n'est pas tenable. Il faut travailler sur les déviations, poursuivre le projet Caribus et envisager peut-être des modes de transport nouveaux, par exemple un téléphérique.

Après ma discussion avec M. Pouyanné, TotalEnergies a fait des efforts sur le prix de l'essence à Mayotte. En revanche, l'entreprise dit ne pas être à même d'agir sur celui du kérosène. Autrement dit, nous avons gagné sur le premier point, mais essuyé un échec, pour l'instant, sur le second.

Le prix des billets entre l'hexagone et les territoires ultramarins a effectivement augmenté de manière considérable, de près de 30 %. Je travaille avec les compagnies Air France et Air Austral. Je recevrai la semaine prochaine la présidente-directrice générale d'Air France pour évoquer la desserte de l'ensemble des outre-mer. Nous verrons comment les compagnies répondent à notre appel à faire des efforts.

La déclaration du président Azali m'a fait sourire. Cela ne vaut pas la peine de répondre à de telles élucubrations ; voilà ce que j'ai pensé à titre personnel. La situation des îles du canal du Mozambique m'inquiète davantage. S'il est nécessaire de réaffirmer publiquement que Mayotte est indéfectiblement liée à la République, je le fais volontiers, et avec plus de force encore que vous-même. C'est gravé dans le marbre. Je demanderai néanmoins à Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères de faire éventuellement une réponse publique.

Vous ne pouvez pas dire que rien ne se passe en matière de lutte contre l'insécurité. M. Darmanin est précisément en train de travailler sur les questions de sécurité – des dispositions figurent déjà dans le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (Lopmi) –, de nationalité, d'immigration et de lutte contre l'immigration irrégulière. Sur ce dernier point, je partage l'idée que la situation est ahurissante. Le ministre consulte des députés, et je lui proposerai de rencontrer les maires de Mayotte le 19 octobre. Je ne vais pas m'exprimer ici et vous propose d'attendre les annonces de M. Darmanin. La réponse qu'il a commencé à préparer sera forte, probablement plus forte qu'elle ne l'a jamais été. Vous pouvez l'interroger à ce sujet.

Je suis tout à fait disposé à vous revoir rapidement pour évoquer notre action sur toutes les questions relatives à Mayotte.

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