Intervention de Karen Erodi

Réunion du mardi 18 octobre 2022 à 17h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKaren Erodi :

. De 8 à 10 millions : c'est le nombre de nos concitoyens ayant eu recours à l'aide alimentaire en 2021. 11 % à 12 % : c'est la part des ménages en situation de précarité alimentaire. 7,9 % : c'est l'augmentation moyenne du prix des produits alimentaires sur un an.

La situation est alarmante. C'est une triste réalité : les Français ont faim. Le système d'aide alimentaire classique est d'un grand secours, mais n'est qu'une béquille trop courte. Fondé sur l'écoulement des invendus de l'agro-industrie et de la grande distribution, il n'est pas durable et ne permet pas un accès digne à l'alimentation. L'évaluation de la loi « Garot » a démontré que les denrées distribuées sont de mauvaise qualité et leur diversité bien trop faible, ce qui ne permet pas de satisfaire les besoins nutritionnels des bénéficiaires.

Une solution existe. Expérimentée dans la métropole de Montpellier depuis mai 2021, elle repose sur des caisses alimentaires communes. Nous proposons de l'expérimenter dans dix territoires, dont deux d'outre-mer. Il s'agit de créer dix comités citoyens de l'alimentation, chargés de définir une liste des lieux de distribution conventionnés, en portant une attention particulière au monde agricole et paysan ainsi qu'aux enjeux de durabilité et de santé, en vue de l'ouverture, dans chaque territoire, d'une caisse qui distribuera pendant un an 100 euros par mois à cinq cents participants pour y faire des achats alimentaires.

Participation des personnes en situation de précarité alimentaire, donc disparition de tout sentiment de culpabilité ou de honte ; montée en compétences et en connaissances sur les questions agricoles, paysannes et sanitaires ; soutien aux acteurs locaux : il y a fort à parier que cette expérimentation nous amènera à réévaluer notre politique de lutte contre la précarité alimentaire.

1 commentaire :

Le 25/10/2022 à 10:39, deribet a dit :

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Mon fils s'est retrouvé sans voiture puis sans toit (j'étais partie de la maison). Pour aller travailler il a loué un véhicule à 300 e la semaine. Il avait un mi temps. Ensuite il s'est retrouvé sous toile de tente, dans un petit village de charente maritime. Il n'avait pas un sou. Il a empli des papiers, il n'a pas eu d'aide alimentaire, il a été mis en camping gratuit, sans sanitaire, sans douche. On lui a refusé la domiciliation. Il a retrouvé un emploi, il a continué a avoir le RSA car il dormait dehors. Il a pu louer un véhicule à 90 e par mois, l'ASS lui a dit qu'il aurait plus d'aide en étant au chômage. Il a fait une demande de logement, refusé car tout seul, trop grand. La Mairie lui a remis un courrier envoyé 2 mois plus TARD. La poste refuse de prendre les colis que je lui envoie (pas le droit). Pendant 3 mois il s'est levé à 4 h du matin, avec horaires décalés en 3/8. Il est toujours sous toile de tente. Le camping va fermer, son contrat s'arrête en octobre. S'il est prolongé, il perd tous ses droits, doit laisser la voiture, n'aura pas les moyen d'avoir un logement (EDF, ass) + crédit voiture à prévoir. Alors il a craqué. Je lui ai payé l'hotel pour qu'il puisse souffler un peu. C'est astreignant de travailler et être à la rue. S'il est au chomage, il pourra garder la voiture. Il ne voit pas de solution. C'est donc ainsi que sont traités les gens qui essaient de s'en sortir. Je voulais qu'on le sache.

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