Intervention de Jean-Louis Thiériot

Séance en hémicycle du jeudi 27 octobre 2022 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2023 — Défense ; anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Thiériot :

Nous avons rendez-vous avec le jugement de l'histoire. Avec ceux qui portent les armes de la France aussi. Les mauvaises décisions que nous pourrions prendre ici se paieraient du sang des nôtres. Lorsqu'on examine un budget, on peut toujours voir le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide. Le verre à moitié plein, c'est la marche à 3 milliards d'euros, le respect de la LPM et de la plupart de ses échéances ; le verre à moitié vide, c'est l'effet de l'inflation, les 350 millions ponctionnés au titre de la réévaluation du point d'indice, les 450 millions perdus en raison de cette même inflation relevée par le rapporteur du programme 146, le coût Opex – opérations extérieures – qui ne faiblit pas. En vérité, à parité de pouvoir d'achat, la marche à 3 milliards n'est plus qu'une marche à 2 milliards et les reports de charges sont des artifices comptables qui ne peuvent s'éterniser. Est-ce insuffisant ? Oui. Est-ce notoirement insuffisant ? Non.

Le vrai rendez-vous, monsieur le ministre, sera celui de la LPM. Pour notre groupe, ce sera l'heure de vérité, avec quelques lignes rouges que sont des clauses de revoyure régulière ; des formules d'indexation sur l'inflation ; le comblement des trous capacitaires – que nous avons mis en lumière dans notre rapport sur la préparation à la haute intensité, rédigé conjointement avec Patricia Mirallès, aujourd'hui secrétaire d'État ; la prise en compte des leçons de l'Ukraine, qui ajoute aux besoins sans en retrancher aucun ; la nécessité de rendre des couleurs à la notion de défense globale, qui couvre tout le champ de la conflictualité, de l'hybridité jusqu'au haut du spectre ; l'anticipation des conséquences d'un éventuel désengagement américain en cas de changement de majorité ; enfin, la volonté assumée de rendre à notre France son rang de grande puissance maritime en tenant compte de nos outre-mer et sans renoncer à notre capacité à être nation-cadre dans le temps au niveau du corps d'armée – car, à la fin des fins, c'est toujours la section d'infanterie ou l'escadron de cavalerie qui conquiert et occupe le terrain.

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