Intervention de Raphaël Schellenberger

Séance en hémicycle du lundi 31 octobre 2022 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2023 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger :

Le financement des transports dit beaucoup d'une vision de la société. La société se construit grâce à notre capacité à nous rencontrer, à échanger. Les membres du groupe Les Républicains croient que notre humanité sort grandie quand on échange, quand on découvre davantage l'autre, ses capacités, ses paysages, ses différences. Malheureusement, votre budget en matière de transport n'inscrit pas les mobilités dans cette logique, mais dans celle de la sobriété – ce mot à la mode qui, in fine, veut seulement dire « moins », moins d'échanges et moins de rencontres parce que moins de déplacements.

Nous retrouvons cette logique dans chaque ligne budgétaire concernant les déplacements. Dans le domaine ferroviaire, le Gouvernement n'a clairement pas su développer de vision ambitieuse. Puisqu'il a déjà été beaucoup question du fret, j'aimerais m'attarder sur le réseau capillaire, qui permet la desserte la plus locale des passagers. Même le PDG de la SNCF considère qu'il manque au bas mot 100 milliards d'euros de financement dans les quinze prochaines années si l'on veut doubler la part du train.

Au-delà de nos frontières, étudions l'exemple allemand ou suisse de réseaux de desserte et de maillage fin du territoire. En France, certaines régions comme la mienne, l'Alsace, prennent également ce sujet à bras-le-corps depuis vingt ans. Le train y est désormais au cœur de la plupart des mobilités collectives, car l'Alsace a su parier sur cette infrastructure en y investissant. Même s'il reste beaucoup à faire, cela montre qu'en France aussi, le réseau capillaire de desserte fine du territoire peut constituer un atout.

Concernant les routes, faut-il rappeler qu'au début du quinquennat précédent vous partagiez avec l'extrême gauche de notre hémicycle l'ambition de porter le prix du litre de gazole à plus de 2 euros ? C'était l'idéologie de départ du Gouvernement. Même si le groupe La France insoumise-Nouvelle Union populaire, écologique et sociale se pose désormais en défenseur du pouvoir d'achat des automobilistes, c'est lui qui, depuis le départ, pousse l'augmentation de la fiscalité sur les carburants.

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