Intervention de Joris Hébrard

Séance en hémicycle du jeudi 17 novembre 2022 à 9h00
Accord france-royaume-uni relatif à la sureté des navires à passagers dans la manche — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoris Hébrard :

Le groupe Rassemblement national que je représente à cette tribune approuvera l'accord intergouvernemental franco-britannique relatif à la coopération sur les questions de sûreté maritime et portuaire. Les enjeux de cet accord, à la fois opérationnel, diplomatique et juridique, sont primordiaux et nous ne pouvons que saluer la volonté de nos deux pays de faire front commun sur ces questions. Le risque terroriste existe, et ce type d'acte ne fait pas de différence entre les cibles. Nous devons nous en prémunir. Il aura fallu attendre six années pour pleinement s'assurer à nouveau que les transports de passagers se dérouleront sans problème, six années de vide juridique et de prises de risque.

Le sommet de Sandhurst a abouti aux bases de l'accord de coopération que nous nous apprêtons à approuver. Cet accord, âprement négocié, ne concerne pas seulement les déplacements de population : il s'agit d'un enjeu de sécurité pour les navires de passagers voyageant dans la Manche. Nous sécurisons nos aéroports, nos ports, nos transports, mais force est de constater que le problème ne s'arrête pas à nos portes.

La sécurité est l'une des préoccupations majeures de nos concitoyens et la France est contrainte d'étendre des mesures de sécurité au sein même de sa communauté nationale. En effet, les accords de libre-échange et de libre circulation des personnes auxquels notre pays s'est soumis nous ont exposés à toute sorte d'individus susceptibles de commettre des actes terroristes ou d'autres actes criminels puisqu'ils se déplacent en toute liberté et en parfaite impunité.

Sur la terre ferme, l'insécurité s'accroît dans nos territoires : les délinquants règlent leurs comptes en plein jour, les trafiquants armés défendent leur quartier et des criminels délimitent des zones de non-droit. Je ne me lancerai pas dans l'énumération des faits divers corroborant mes propos, mais il faut admettre la réalité, aussi dure soit elle. La réponse pénale n'est plus adaptée aux violences auxquelles nous faisons face, preuve en est que les voyous n'ont pas peur…

Côté mer, nous avons eu la chance, jusqu'à présent, qu'aucun acte de nature terroriste n'ait eu lieu dans nos eaux territoriales, sur les lignes maritimes ou dans les ports. Mais pour combien de temps sommes-nous encore à l'abri ? On a entendu crier au drame et au désastre lorsque le Brexit a été voté puis qu'il est entré en application le 31 janvier 2020. Aujourd'hui, quel est le bilan ? Voilà un pays qui maîtrise ses frontières et son immigration, un pays qui peut se permettre de financer un État outre-manche pour assurer la rétention de ceux qu'il ne souhaite pas accueillir.

La signature ce lundi d'un nouvel accord, après des mois de négociations, montre l'extrême importance de la surveillance des frontières maritimes et terrestres. Les prochains grands événements sportifs qui se tiendront sur notre territoire seront scrutés par le monde entier. Il faut tirer les leçons de l'actualité : nous devrons assurer la sécurité des touristes et des supporters dans nos stades et à nos frontières, dans les airs et sur mer. Les peuples européens n'ont jamais été aussi vulnérables depuis que les européistes ont ouvert les frontières, dérégulé les marchés et converti idéologiquement aux politiques libérales le Vieux Continent ; nous n'avons jamais été aussi exposés depuis que nous avons mis de côté notre souveraineté territoriale. Or c'est bien le rôle des États d'organiser la prévention et la riposte contre ceux qui veulent nuire à leur population.

La souveraineté des États est sollicitée, particulièrement en matière de lutte contre le terrorisme, mais ils en sont dépouillés quand il s'agit de réguler la circulation d'individus sans droit ni titre, dans notre cas en métropole comme en outre-mer. Aujourd'hui, il ne s'agit plus de demander à l'Europe ou à Frontex d'assurer la paix, mais de reprendre en main nous-mêmes la sécurité de nos frontières et de garantir aux passagers une traversée sans abordage de pirates ou d'autres brigands. Et je ne vous parle pas, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, d'une époque révolue puisque France Diplomatie a recensé 360 actes de piraterie commis dans le monde en 2019 – je vous concède que ces événements concernent essentiellement l'océan Indien.

L'accord dont nous débattons aujourd'hui a pour but de prévenir et de lutter contre tout acte illicite pouvant mettre en danger la vie ou du moins l'intégrité physique des personnes en donnant un cadre légal à la présence des forces de l'ordre et à leurs interventions sur les bâtiments civils. Pour protéger nos compatriotes, touristes ou travailleurs, mais aussi les voyageurs qui transitent par le Royaume-Uni et l'Irlande du Nord, le groupe Rassemblement national approuvera cet accord.

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