Les amendements de Sandrine Rousseau pour ce dossier

86 interventions trouvées.

 « Bonjour. Pourquoi viens-tu d'éteindre ton réverbère ? » dit le Petit Prince. « C'est la consigne, répondit l'allumeur. Bonjour. – Qu'est-ce que la consigne ? – C'est d'éteindre mon réverbère. Bonsoir. Et il le ralluma. » Mais pourquoi travailler jusqu'à 64 ans ? C'est la consigne, répondit le Gouvernement.

Je ne comprends pas, dit la rue. Il n'y a rien à comprendre, dit le Gouvernement. La consigne, c'est la consigne. Bonjour.

La planète où vit cet allumeur de réverbère est toute petite, elle tourne de plus en plus vite sur elle-même – n'y voyez rien de commun avec notre propre situation, bien entendu. La retraite n'est pas un luxe. C'est une récompense, un horizon, un espoir, un droit surtout. Quand le travail est trop dur, quand le patron est fatigant, quand les é...

Allez, plus qu'une année et c'est la liberté ! Plus d'ordres absurdes, plus de subordination, plus d'horaires impossibles, de course folle, de voiture ou de métro, de boulot et de dodo.

Plus de semaines à courir, de week-ends à essayer de se reposer ; plus d'impressions de courir après le temps, plus de dimanche soir à se dire : « Mon Dieu, il est passé bien vite ce week-end ! », plus de mal au ventre le lundi matin, plus de nécessité de masser ses muscles et ses articulations, tellement ils font mal. Plus de semaines qui n'en...

Maintenant, on attend d'elle de la gratitude. Maintenant, c'est aux autres de prendre le relais, au plus jeunes, aux plus vifs, aux plus motivés. Et puis, un jour, en allumant la radio, beaucoup de celles et ceux qui comptaient les mois ont entendu qu'en fait, ils devraient encore attendre. Ils devraient encore une fois voir leurs espoirs s'év...

Ou plutôt si, il y a un seul impératif, une seule obligation : aller chercher le point de PIB, avec les dents, avec une armée de travailleurs et de travailleuses, quoi qu'il en coûte pour nos corps et pour nos vies. Le PIB, le PIB, le PIB ! Jared Diamond posait cette question dans son livre Effondrement : « À quoi pensait celui qui a co...

J'ai déjà posé cette question en commission à Olivier Dussopt, je la pose de nouveau aux ministres du gouvernement : à quoi pensez-vous, à cette heure précise, au moment de mettre en coupe réglée les salariés pour aller chercher l'ultime point de PIB ?

Dans une économie encore largement carbonée, tout point supplémentaire de PIB nous envoie dans le mur plus vite. D'ailleurs, c'est fascinant, dans le paragraphe intitulé « impacts sur l'environnement » de votre étude d'impact, vous avez renseigné : « sans objet ». Plus généralement, dans vos prévisions d'avenir, nulle mention d'aléas climatique...

Au nom de quoi ? Au nom de quoi obligez-vous les personnes à travailler ? Au nom de quoi leur interdisez-vous de partir en retraite ? Un syndicaliste auditionné en commission des affaires sociales a eu cette phrase : « C'est d'autant plus absurde que ceux qui réclament la retraite à 64 ans sont ceux-là mêmes qui nous licencient à 60. »

Bien sûr, pour certains et certaines, le travail est valorisant ; il permet de briller, de diriger, d'avoir un statut social et une reconnaissance. Qu'ils résistent, très bien, libre à elles et à eux de continuer à travailler jusqu'à 67 ans. Pour d'autres, la retraite est précisément la reconnaissance de la société qui a tant manqué dans le tr...

En somme, c'est une récompense. Du reste, vous parlez partout d'« usure professionnelle » en lieu et place de « pénibilité », mettant la responsabilité sur les salariés qui s'usent et non sur les emplois qui sont pénibles.

Vous demandez aux Français et aux Françaises de faire des efforts. Croyez-vous qu'ils et elles n'en ont pas fait pour tenir jusqu'à la retraite ? Alors que treize années d'espérance de vie séparent les 5 % des travailleurs les plus pauvres des 5 % des travailleurs les plus riches, vous décidez de les aligner sur une ligne de départ à la retrait...

Dans l'étude d'impact toujours, à la question « impact sur les personnes en situation de handicap », vous répondez aussi « sans objet ». Mais de qui vous moquez-vous ?

Croyez-vous réellement que travailler jusqu'à 64 ans n'aura aucune conséquence sur l'apparition de handicaps ? Vous vous servez du corps des plus précaires pour libérer des marges de manœuvre budgétaires afin de financer les plus riches et les grandes entreprises.

Celles et ceux qui paieront le plus cher cette réforme seront celles et ceux qui sont les plus discriminés sur le marché du travail.

Ce seront celles qui ont obtenu des trimestres parce qu'elles ont eu des enfants et surtout parce qu'elles ont effectué des heures et des heures de travail domestique, ce travail gratuit qui les a empêchées d'avoir des carrières complètes.

Ce sont encore celles qui ont des amplitudes horaires incroyables, de très tôt le matin à très tard le soir, sans pour autant réussir à cumuler le nombre d'heures suffisantes pour valider un temps complet. Croyez-vous qu'elles ne font pas d'efforts, celles qui prennent soin de nous, de nos anciens, de nos enfants ? Pensez-vous vraiment que vous...

Êtes-vous certains qu'il faille demander des efforts supplémentaires à ceux qui tiennent les marteaux-piqueurs, qui sont exposés aux produits chimiques ou qui sauvent des vies, comme le personnel soignant ou les pompiers ? Croyez-vous qu'ils ne savent pas ce que signifie le terme d'effort ?

Celles et ceux qui sont les plus discriminés dans la société sont aussi celles et ceux qui ont les métiers les plus durs, les emplois les plus précaires, les carrières les plus hachées et vous leur demandez un effort, encore !