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Dans le cadre de la réforme du lycée professionnel, la question de l'orientation est fondamentale : un trop grand nombre de jeunes intègrent des filières qui ne correspondent pas à leurs aspirations personnelles, d'où les niveaux très préoccupants des taux de décrochage et d'insertion. Ces enfants perdent confiance et se mettent à douter de leur accomplissement personnel à long terme. Il faut donc améliorer l'orientation, voire la r...
Il n'y a pas d'un côté les étudiants qui réussissent dans la filière générale, et de l'autre ceux qui ne sont rien dans la filière professionnelle, comme voudrait le faire croire le tristement célèbre clivage macroniste. La réformette consistant à augmenter le temps de stage d'au moins 50 % est une fausse bonne idée. En effet, les élèves de lycée professionnel trouvent déjà très difficilement un stage : c'est même une source de stress permanente. Il est donc fort probable que les entreprises ne puissent pas répondre à la hausse de la demande. On peut également s'interroger sur l'efficacité des stages, car les entreprises manquent souvent du temps et du personnel nécessaires. Enfin, ces stages supplémentaires se substitueront à des enseign...
Enfin ! Enfin le lycée professionnel est au cœur du débat et je tiens, madame la ministre déléguée, à saluer votre engagement sur cette question. Il ne s'agit pas d'une voie par défaut, mais au contraire d'un passeport pour l'emploi et pour l'émancipation. Les conseillers d'orientation gagneraient d'ailleurs à cesser de se focaliser sur les diplômes, alors que les jeunes souhaitent parler des métiers. Toutes les entre...
Aujourd'hui, un élève sur trois est accueilli dans l'enseignement professionnel, dont 56 % sont issus des milieux les plus défavorisés. Dès leur entrée en lycée professionnel, 35 % d'entre eux ont déjà un an de retard scolaire. L'enseignement professionnel ne doit pas être la variable d'ajustement des difficultés de l'enseignement – c'est un professeur ayant exercé pendant vingt-cinq ans en lycée professionnel qui vous le dit. La défense de l'apprentissage au détriment de la formation publique ne profite pas aux élèves. Le taux de réussite au baccalauré...
Je note que 60 % des décrocheurs scolaires en lycée sont issus des lycées professionnels. Le groupe de travail en charge de ce sujet a fait plusieurs propositions : évolution des programmes, sécurisation des parcours, augmentation des aides scolaires, alimentaires et au logement. Mais le décrochage n'est pas forcément dû à des facteurs extérieurs. On sait que le problème commence bien en amont. Est-ce une spécificité française ? L'orientation dès ...
... rencontrées. Pourtant, malgré les efforts engagés, certains jeunes sont davantage touchés par le décrochage, notamment en raison de leur orientation scolaire. Le diagnostic qu'établit le rapport sur la voie professionnelle doit nous alerter. En 2020, les jeunes de la voie professionnelle représentaient 32 % des élèves, mais 60 % des décrocheurs. Si la qualité de l'enseignement dispensé dans les lycées professionnels ne saurait être remise en question, malgré des moyens souvent limités, nous devons nous interroger sur les raisons de ces décrochages et sur les solutions à y apporter. Quelles sont vos pistes de travail ? En particulier, comment améliorer l'orientation des élèves au collège et leur permettre de choisir et de découvrir la filière dans laquelle ils vont s'engager ?
La réforme envisagée par le Gouvernement, pour la rentrée 2023, prévoit trente-trois semaines de stage en entreprise pour les élèves de lycée professionnel, aux dépens des heures d'enseignement. Les enseignants de ma circonscription se mobilisent contre l'absence de logique de cette réforme et ses conséquences désastreuses sur les jeunes, qui ont besoin de se former pour avoir un métier. Ce qu'on ne dit jamais, c'est que 40 % des apprentis abandonnent avant la fin de leur formation, contre 13 % en lycée professionnel. En apprentissage,...
...ar son aspect professionnalisant. Je crois beaucoup à l'alternance, qui est une voie d'avenir, comme en témoigne la réussite du système dual en Suisse ou en Allemagne. Si elle suscite de l'hostilité, c'est en raison d'une logique adéquationniste. Il faut effectivement travailler sur l'employabilité, mais la maîtrise des fondamentaux, elle, se règle au niveau élémentaire : quand un élève arrive au lycée en ne sachant pas lire, c'est trop tard ! L'hostilité des enseignants peut se comprendre, car ils craignent de perdre des postes, mais nous devons donner la priorité à l'intérêt des élèves, qui est de trouver un emploi motivant. C'est ce que l'entreprise peut leur offrir, qui est un lieu de motivation, et aussi d'éducation. L'école n'en a pas le monopole : on apprend beaucoup de choses en entrepr...
...e travail, l'organisation d'un parcours modulable du baccalauréat professionnel. J'espère vivement que vous la retiendrez. Une telle disposition, qu'elle s'applique en début de cycle, après le baccalauréat ou sous forme de passerelle en cours d'études, et qui ne revêtirait aucun caractère obligatoire, permettrait de lutter contre l'échec scolaire et le décrochage et redorerait enfin le blason des lycées professionnels. Comment envisagez-vous l'instauration de ces temps supplémentaires visant à assurer la solidité des parcours, pendant et après le bac professionnel ?
Depuis l'annonce de la réforme de la voie professionnelle, je m'attelle à faire connaître cette ambition. Dans les lycées professionnels de ma circonscription, la préoccupation principale touche à la territorialisation des enseignements et des diplômes. Un groupe de travail a été chargé de la question de la marge de manœuvre laissée aux établissements. Il a fait de nombreuses propositions, notamment en faveur d'une amélioration des interactions entre les écosystèmes locaux et les réseaux d'établissements. Mais je n...
Le 9 janvier dernier, à l'occasion du débat sur la réforme de la voie professionnelle, vous vous êtes engagée, madame la ministre déléguée, à maintenir, voire à augmenter les heures de français dans les lycées professionnels. C'est d'autant plus important que les enfants allophones nouvellement arrivés (EANA) représentent près de 10 000 élèves en lycée – en augmentation de 18 % entre 2019 et 2021. Certains sont inscrits dans des lycées professionnels sans jamais avoir reçu aucun enseignement de français, et certains sont analphabètes. Actuellement, les enseignements de français dispensés en voie prof...
L'orientation n'est que l'un des aspects du problème culturel de notre relation aux métiers techniques et à l'enseignement professionnel. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le décrochage scolaire, les faits de violence, la consommation de stupéfiants sont plus importants dans les lycées professionnels. Or les pistes de travail proposées n'évoquent pas ces sujets. Il y a deux autres écueils. D'abord, comme l'a souligné Annie Genevard, le lycée professionnel n'a pas vocation à pallier les lacunes du système éducatif en primaire ou au collège. Par ailleurs, les mesures phares, qui concernent la poursuite d'études, s'attachent moins au lycée professionnel qu'à l'enseignement supér...
Je vous remercie pour votre invitation. Chercheuse et professeure des universités à l'université Toulouse Jean-Jaurès, je dirige en effet également le centre d'étude et de recherche travail, organisation, pouvoir. Je viens de publier un ouvrage consacré aux élèves de lycées professionnels et aux apprentis. Mon intervention sera structurée autour de trois dimensions : le public, la recherche d'une place et les conditions de formation. Les élèves des lycées professionnels et les apprentis partagent une caractéristique : l'indissociabilité de leur origine populaire et de leurs difficultés scolaires. À niveau scolaire strictement comparable, la probabilité pour que le...
...bats et de prendre appui sur leurs avis afin d'interroger ensuite le Gouvernement – nous mettons souvent cette pratique en application dans le cadre des semaines de contrôle. Nous sommes inquiets quant à la réforme qui se profile, réforme qui risque de ne pas être débattue dans cet hémicycle alors que nous souhaitons bien sûr qu'elle puisse l'être : c'est le sens de cette séance. Nous croyons au lycée professionnel, qui se trouve au carrefour d'enjeux sociaux et éducatifs, ainsi que des grands défis auxquels notre société est confrontée et face auxquels nous aurons besoin de femmes et d'hommes formés. Il est donc important que ces jeunes non seulement apprennent un métier, mais bénéficient également d'une formation générale : tels doivent être l'objectif et l'ambition du lycée professionnel. O...
L'atout du lycée professionnel réside dans la capacité des enseignants à produire des parcours de réussite : il faut être conscient que celui-ci récupère en seconde des élèves qui sont, pardonnez-moi l'expression, cabossés par la vie. Mme Kergoat l'a très bien souligné : il s'agit de jeunes issus de milieux populaires, cumulant des difficultés économiques, sociales et scolaires et qui sont assez éloignés des atte...
En ce qui concerne le lycée professionnel, je soulignerai non seulement le manque de temps mais aussi le manque de places qui, dans le cadre des stages notamment, rendra, de manière tout à fait pragmatique, la réforme difficile à appliquer. Ensuite, afin de prolonger la discussion relative à la poursuite des études, se pose également la question de la concentration des filles sur quelques métiers spécifiques : trois ou qua...
Je remercie le groupe Gauche démocrate et républicaine – NUPES de nous permettre de débattre ensemble non seulement sur un enjeu scolaire mais également, cela a été rappelé, sur un enjeu de société. Des travaux ont été lancés fin octobre afin de réfléchir à une nouvelle réforme du lycée professionnel : pour alimenter ces travaux, une évaluation de la transformation de la voie professionnelle engagée en 2019 a été présentée, transformation fondée sur les préconisations que j'avais formulées, avec Régis Marcon, dans le cadre de la mission qui nous avait été confiée à l'époque par le ministre Jean-Michel Blanquer. Parmi les mesures phares de la transformation de la voie profession...
La transformation de la voie professionnelle que vous avez en effet engagée a permis de supprimer 1 500 postes en lycées professionnels et a réduit de manière radicale les enseignements généraux : pour citer quelques exemples, en CAP, nous sommes passés de trois heures de français par semaine à une heure, alors même que les élèves concernés sont les plus fragiles ; en bac professionnel, le nombre d'heures consacrées aux matières lettres-histoire est passé de cinq à trois. La transformation de la voie professionnel...
L'une des difficultés du lycée professionnel est qu'il manque de temps. Au fil des ans, la formation est passée de quatre à trois ans. Comme la première année est consacrée à la découverte des métiers, et la dernière à se préparer à l'enseignement supérieur ou à l'insertion professionnelle, il reste très peu de temps pour former les élèves à ce qui me semble constituer le socle du lycée professionnel : le métier. Historiquemen...
En préambule, je précise que j'ai effectué toute ma carrière dans la formation professionnelle et en lycée professionnel. Ma question porte sur les élèves les plus fragiles, notamment ceux qui bénéficient de dispositifs d'enseignement adapté comme les Segpa – sections d'enseignement général et professionnel adapté –, les Erea – établissements régionaux d'enseignement adapté – et les LEA – lycées d'enseignement adapté : la réforme affectera-t-elle ces publics dont les particularités sont encore plus fo...