Intervention de Nicole Le Peih

Réunion du mercredi 24 novembre 2021 à 12h20
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Le Peih :

Je tiens à saluer le chemin parcouru depuis la crise de 2007 : la solidarité a été renforcée et l'Union européenne est montée en puissance. Nous nous donnons enfin les moyens d'agir et de protéger nos concitoyens. De fait, nous avons grandement progressé, et c'est une excellente nouvelle.

Rappelons-nous : en 2007, éclatait la crise financière ; en 2013, les dettes des États européens étaient déclarées fragiles et les marchés vacillaient. La tempête dans laquelle nous avons été pris alors paraissait interminable. Elle a conduit à un déballage des accords, parfois, et à un manque d'organisation criant. Au moins fallait-il en tirer les conséquences. On dit que l'Europe grandit lorsqu'elle doit surmonter des crises. Force est de constater qu'elle a suffisamment grandi pour ne pas subir la crise de la covid-19, même si, à l'occasion de cette dernière, beaucoup a encore été accompli.

Nous nous apprêtons à approuver une réforme du mécanisme européen de stabilité. Grâce à cette institution au nom passablement obscur, nous bénéficierons de nouvelles protections pour nous prémunir contre les fragilités des dettes souveraines et celles de nos institutions bancaires. Le mécanisme européen de stabilité est en effet doté de 700 milliards d'euros, et le mécanisme de résolution bancaire pourra désormais s'appuyer sur ces fonds en cas d'urgence. Ce filet de sécurité, véritable dispositif antisismique, permettra, en cas de choc, d'atténuer l'impact, donc de gagner en résilience.

Plus largement, il importe de rappeler que prévenir la crise nécessitera de rester strictement attentif à l'évolution de nos finances, publiques et privées. Depuis maintenant cinquante ans, l'endettement de nos États s'est creusé et il est à présent urgent de faire preuve d'une plus grande exigence dans la gestion de nos comptes publics. Deux stratégies sont possibles. La première consiste à opter pour un désendettement brutal, au risque de provoquer un ralentissement de notre économie. La seconde, plus sage, consiste à consacrer une partie des fruits de la croissance au désendettement. Or, selon l'INSEE, grâce aux plans de relance européen et français, notre PIB devrait retrouver, avant la fin de l'année, son niveau d'avant crise. Nous avons de l'avance sur nos partenaires européens. Les derniers chiffres de la croissance dépassent nos espérances. C'est une excellente nouvelle, et nous allons pouvoir en profiter pour engager notre désendettement. En cela, nous suivrons la trajectoire de nos entreprises puisque, selon les dernières données disponibles, la dette financière nette de ces dernières s'est stabilisée par rapport à 2019, là encore grâce à des investissements qui leur ont permis de retrouver des niveaux de marge élevés.

Le renforcement du cadre financier européen est à l'image d'une Europe en pleine transformation, et nous pouvons, sans forfanterie, être fiers du chemin parcouru.

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