Intervention de Mathieu Boulègue

Réunion du mardi 3 décembre 2019 à 17h35
Commission de la défense nationale et des forces armées

Mathieu Boulègue, Research Fellow – Russia and Eurasia Programme – Chatham House – The Royal Institute of International Affairs :

Toute référence que je vais faire à la Russie doit être comprise comme une référence au leadership actuel et au système mis en place par le président Poutine, dont dépendent les différents cercles de pouvoir au sein du Kremlin, et non pas comme la majorité de la population russe qui subit, en grande partie, la politique et la résurgence de puissance de la Russie actuelle.

Je vais d'abord aborder la façon dont la Russie utilise le fait militaire et la conflictualité internationale comme une arme de politique étrangère. J'insiste sur le fait que l'action militaire directe est considérée comme une arme à la fois légitime et flexible servant les ambitions de politique étrangère. La force armée est une caractéristique fondamentale d'une grande puissance. La Russie se considérant comme une grande puissance, la force armée est de ce fait considérée comme légitime, parce qu'elle répond aux ambitions de puissance de la Russie. À l'heure actuelle, Moscou cherche le respect de sa place dans les relations stratégiques, de son statut. Elle a des ambitions de contrôle sur ce que la Russie appelle « son étranger proche », c'est-à-dire ce que Moscou considère comme un droit de regard privilégié sur son ancien espace soviétique. En politique intérieure, une autre ambition concerne le narratif renvoyé à la population russe en matière de contrôle et de propagande.

Par ailleurs, les objectifs stratégiques russes n'ont pas changé depuis 1991, voire depuis l'époque tsariste. Il n'y a pas eu de changement de paradigme russe opéré à la fin de la guerre froide. Les conceptions de politique étrangère sont aujourd'hui des invariants. Depuis les années 2000 et cette résurgence de la puissance russe, deux choses ont changé de manière concordante.

La première est la perception d'un différentiel de puissance avec l'Occident s'amenuisant. À mesure que le leadership libéral occidental, tel que perçu par Moscou, s'amenuise, il libère une nouvelle place à prendre. La concordance avec la perception d'une nouvelle donne militaro‑technique la concernant donne à la Russie un sentiment que ses capacités militaires, techniques et d'interférences non conventionnelles sont suffisamment puissantes pour lui offrir des opportunités militaires et non conventionnelles. Cette concordance rend à la Russie sa perception de sa puissance.

Dès lors, depuis plus d'une décennie, la Russie, nourrie par l'action militaire directe, réaffirme sa puissance et demeure dans un état révisionniste nourri par des griefs post guerre froide inébranlables, rendant les conceptions de politique étrangère russes inébranlables. Le dialogue engagé avec la Russie ne changera pas ses perceptions de politique étrangère. L'objectif est d'effacer le sentiment d'humiliation post guerre froide, cette forme de triomphalisme occidental qui a instillé les valeurs libérales comme universelles. Moscou ne s'en remet pas et nous en veut encore, depuis plus de trente ans, comme en témoignent les derniers messages du président Poutine dans les médias, ainsi que ses déclarations à Valdaï en septembre 2019, je cite : « L'ordre mondial basé sur les valeurs libérales et les normes occidentales n'est pas seulement en train de s'affaiblir, il est mort et enterré ».

En second lieu, la priorité pour les dirigeants russes actuels est avant tout la survie du régime et de l'élite au pouvoir. Cela implique un certain nombre de comportements que nous pourrions considérer comme défensifs et mesurés, par rapport à la projection de puissance russe. L'objectif pour Moscou est d'assurer la continuité de ce régime et la distribution au sein de l'élite russe des parts du gâteau que le leadership russe se réserve. Ce gâteau doit être protégé contre toute menace extérieure et, bien entendu, contre toute menace intérieure. Mon collègue a mentionné les révolutions de couleur, qui suscitent une paranoïa extrême au sein de la classe dirigeante russe actuelle. Si nous partons du principe que les actions russes sont défensives et mesurées vis-à-vis de sa projection de puissance, cela implique que Moscou évite de prendre des risques inconsidérés. En effet, Moscou n'est pas l'acteur irrationnel qui prend des risques à tout va, tel que nous pouvons le percevoir. Par conséquent, la force armée est utilisée avec deux priorités : suffisance et rationalité, y compris par des actions préemptives ou préventives s'il le faut. D'ailleurs, les stratèges russes appellent cela « la suffisance rationnelle de la force » ou « la stratégie de l'action limitée ». Il convient d'identifier trois raisons spécifiques pour lesquelles la Russie intervient militairement ou en utilisant ouvertement la force armée.

La première est la perception d'une atteinte à ses intérêts vitaux, que nous pouvons appliquer à la Géorgie, en 2008, et à l'Ukraine, notamment avec la guerre du Donbass, en 2014. Parmi les cartes distribuées, certaines vous montrent l'impact de la Russie sur les territoires frontaliers, ce que l'on appelle « la stratégie de la zone grise », qui est l'instrumentalisation d'un territoire tiers et autonome à des fins géopolitiques et de grande puissance. Le déclencheur pour Moscou a été, sans donner trop d'importance à ces eschatologies occidentales, l'intervention au Kosovo et le sommet de Bucarest en 2008. L'annonce que l'Ukraine et la Géorgie avaient vocation à entrer dans l'OTAN lors du sommet de Bucarest en 2008 a été sous-estimée en Occident et comprise comme une réponse particulièrement épidermique pour Moscou. Cette peur de la perte de « sa sphère d'influence », c'est-à-dire des États qui disposent d'une souveraineté limitée ou des zones tampons sur lesquelles la Russie a un droit de regard à ses frontières, était complètement inacceptable. C'est pour cette raison qu'en août 2008, la Russie pousse la Géorgie dans l'erreur et force une intervention militaire armée. Cela explique également la guerre dans le Donbass, qui doit être comprise aujourd'hui comme une guerre de diversion pour l'Occident, pour faire passer la pilule de l'annexion illégale de la Crimée. En effet, la guerre du Donbass n'est rien d'autre qu'une diversion instrumentalisant le territoire ukrainien et visant à tester un certain nombre de pratiques non conventionnelles et inframilitaires, ayant avant tout pour but de dévier l'attention des caméras occidentales sur le fait accompli réalisé en Crimée.

La deuxième raison d'intervenir pour la Russie est la perception d'une défaite géopolitique dans son pourtour. Par exemple, Moscou avait peur de perdre son ultime point d'appui traditionnel au Moyen-Orient : la Syrie. En effet, après la chute du régime égyptien, son allier traditionnel, la Syrie était le dernier point d'appui russe au Moyen-Orient, notamment au niveau de sa stratégie navale avec l'accès à ce que Moscou appelle « l'océan mondial », c'est-à-dire les mers chaudes. L'allié turc étant le seul à pouvoir déverrouiller la porte de la mer Noire, la Syrie est celui qui peut lui offrir la Méditerranée et l'accès à l'océan mondial. La perte de cet allié géopolitique était inacceptable pour la Russie et a entraîné une intervention. Bien évidemment, cela a permis aussi de tester un certain nombre de pratiques militaires et inframilitaires, dont nous payons aujourd'hui les conséquences. La Russie n'est pas seulement un faiseur de guerres, puisqu'aujourd'hui, elle se veut faiseur de paix en Syrie.

La troisième façon pour la Russie d'intervenir militairement consiste à saisir des opportunités et à rechercher une surprise stratégique, comme avec la Crimée. La décision d'intervenir en Crimée a été prise par cinq ou six personnes dans une pièce, dans les corridors du Kremlin, avec cette idée qu'il s'agissait d'une opportunité unique, probablement non reproductible ailleurs, qu'il fallait saisir. La Russie a une capacité de mener des opérations militaires directes ou non conventionnelles de manière très rapide et calibrée. Je veux être clair : quelle que soit la nature de l'opération, l'annexion de la Crimée est une annexion illégale d'un État souverain, dont nous devons gérer aujourd'hui les conséquences, en matière de politique étrangère.

Ces trois invariants de la stratégie russe n'ont aucune raison de changer, ce qui implique que nous devons réfléchir aux lieux où la Russie pourrait intervenir dans son « étranger proche », voire plus loin, dans le futur proche ou lointain.

Les dirigeants russes ont une mentalité d'assiégé vis-à-vis l'Occident, ce qui est encore plus dangereux. Cette obsession des frontières, du renforcement des capacités de l'OTAN et du bouclier américain contre cette forme de forteresse assiégée russe a pour conséquence qu'une partie de l' establishment russe, notamment militaire, se considère en confrontation, voire en conflit ouvert, politique et civilisationnel avec l'Occident. Ce constat est grave et implique pour la Russie des comportements, une politique étrangère, auxquels nous ne pouvons répondre par la réciproque. La Russie, pour une partie, se considère en conflit direct avec nous. Ce sont des propos graves, mais que je pondère. Une partie de ce narratif a une valeur de renforcement pour l'élite elle-même, de contrôle de la population, le but étant de « make Russia great again » le Président Trump n'a pas inventé grand-chose dans ce domaine. Cela étant, il n'en demeure pas moins que ce narratif reste suivi d'effets et d'actions directes.

Enfin, en plus de l'utilisation de la force armée de manière directe, en parallèle, nous assistons à deux nouveaux types de comportements en politique étrangère. Le premier est le soft power russe utilisé de manière musclée, avec des moyens conventionnels et non conventionnels. Le but est la projection inframilitaire de puissance, ce que l'on appelle à tort en Occident « la guerre hybride », mais qui permet à la Russie de pallier son sentiment d'infériorité militaire, car il est fort à Moscou, par des actions non conventionnelles, asymétriques, pour essayer d'obtenir des effets cinétiques et non cinétiques. Nous rediscuterons du contenu de « la boîte à outils » non conventionnelle et inframilitaire dont dispose la Russie aujourd'hui, pour déstabiliser l'Occident. Le but est triple : limiter notre capacité de réponse, éroder notre résilience interne et affaiblir l'Occident.

La Russie part du principe qu'elle est en infériorité militaire constante et que de ce fait, elle doit utiliser les moyens asymétriques pour pallier cette infériorité.

Le deuxième nouveau type de comportement est ce que j'appellerai la résurgence ou la réaffirmation de la puissance dans son étranger lointain. Moscou estime disposer d'un droit de regard sur son étranger proche. Nourrie de la perception que le leadership occidental, notamment américain, est en train de s'amenuiser, elle semble vouloir s'accorder un nouveau droit de regard dans ce qu'elle appellerait « l'étranger lointain ». Mes collègues l'ont mentionné en Afrique, en Amérique latine et en Amérique du Sud. Nous l'avons vu récemment avec un certain nombre d'organisations de sommets, comme le sommet Russie‑Afrique, les discussions de la Russie avec l'implication dans les forces sahéliennes du G5. Un chercheur américain, Brian Whitmore, appelle cela l'exportation du « sourkovisme » international – Sourkov étant l'un des idéologues du Kremlin, une éminence grise – qui vise à exporter le système Poutine, en tout cas le système russe, à l'étranger.

La Russie utilise ses avantages comparatifs pour gagner des parts de marché. Ses avantages étant la corruption, l'assistance militaro-technique, les contrats militaires et l'assistance économique, avec différents États, pour se dégager des parts de marché, quitte à utiliser des sociétés militaires privées (SMP) comme nous avons pu le voir en Syrie. Cela étant, aujourd'hui, ces sociétés sont partout dans le monde et ont des fonctions paramilitaires, mais sont également des porte-parole des intérêts russes en matière de business militaires et autres. Nous le voyons particulièrement en République centrafricaine, au Venezuela ou encore au Yémen.

Finalement, que pouvons-nous faire pour éclairer la décision publique vis-à-vis de la Russie ? Un dialogue est en train d'être renoué avec la Russie. Par rapport à la position française, européenne et de l'OTAN, l'Occident doit continuer de gérer les conséquences de la puissance russe. La Russie ne va pas changer, ne va pas arrêter ou réviser son comportement juste parce que nous commençons à dialoguer avec elle. À l'heure actuelle, le Kremlin n'a aucune raison de changer son comportement, car les invariants de la politique étrangère ne changent pas et parce que les perceptions russes sont inébranlables. Si nous avons vu que le leadership russe était adverse aux risques, il a un seuil de résistance plus important que le nôtre, d'autant plus que les formes de dissuasion engagées en Occident depuis 2008, n'ont pas vraiment permis de tester le seuil de résistance de la Russie à la douleur. De plus, la Russie profite d'une absence totale de risque réputationnel. La Russie se complaît même à être une puissance réprouvée, une sorte de « dark power » – qui est un terme d'un collègue anglais Mark Galeotti – et vise au contraire à faire l'équilibre entre les États parias et les démocraties libérales et occidentales. Ce « dark power » a l'ambition de proposer une alternative aux valeurs et à la puissance occidentale. Pour nous, il en découle trois principaux risques que j'appellerai « les trois péchés de paresse » vis-à-vis de la Russie.

Le premier est une forme de paresse intellectuelle qui se manifeste dans notre approche de la Russie. On se complaît à dire que l'on ne comprend pas la Russie, qu'elle est imprévisible, qu'il est difficile d'anticiper les prochains coups de la Russie. Les actions russes ont en effet la capacité de nous surprendre, alors que pendant la guerre froide, une multitude de criminologues, d'experts du Kremlin, d'experts des corridors du Kremlin et des contre-pouvoirs du Kremlin offraient une vision, certes beaucoup plus opaque en l'absence des technologies d'information que celle que nous avons aujourd'hui, mais une vision claire de la stratégie russe. Plus personne aujourd'hui ne pense stratégie : nous pensons tactique. Nous parlons de guerre hybride, de doctrine Guérassimov, mais nous ne comprenons pas la stratégie de la Russie.

Nous avons tendance à confondre les invariants de cette stratégie russe, avec des applications tactiques. Cela pollue totalement le débat et fait dire à un certain nombre de responsables politiques et militaires des aberrations, en prenant les doctrines Guérassimov et autres pour des stratégies, là où elles sont uniquement des applications tactiques de différents vecteurs d'influence. Cela explique finalement notre tendance à utiliser des effets miroirs ou des prismes occidentaux sur des comportements russes et des schémas de pensées qui sont complètement différents. Comme le disait Cocteau : « Méfiez-vous des miroirs, ils réfléchissent mal ».

Cette mauvaise réflexion vis-à-vis des comportements russes est un premier péché, d'autant plus qu'il faut arrêter de croire que la Russie va coopérer avec nous. La Russie n'a aucun intérêt, ni même l'envie d'appliquer des mesures de rétablissement de la confiance ou même d'opérer un dialogue, partant du principe qu'une main tendue vers la Russie est déjà une forme d'aveu de faiblesse des États occidentaux. La Russie ne négocie pas avec les terroristes, il n'y a pas que le Président Bush.

Par ailleurs, nous lisons souvent dans la presse française que nous avons besoin de la Russie pour gérer les conflits dont elle est responsable, notamment l'Ukraine et la Syrie. Cet argument est fallacieux et dangereux. Nous ne pouvons pas partir du principe que nous avons besoin de discuter avec la Russie pour gérer les conflits, dont elle est directement responsable ou dans lesquels elle a des comportements militaires inacceptables.

La deuxième forme de paresse est la paresse stratégique vis-à-vis du dialogue que nous avons avec la Russie. Le dialogue avec la Russie est important, voire primordial, d'autant plus que des deux côtés du spectre, aussi bien américain que russe, on s'étonne que les niveaux de communication soient tombés à des niveaux inférieurs à ceux de la guerre froide. Nous ne pouvons pas nous permettre d'arrêter de dialoguer.

Toutefois, le dialogue a un prix. Le dialogue n'est pas une fin en soi, c'est un moyen. Ce n'est pas non plus une case à cocher. Il faut que de notre côté, nous ayons des objectifs clairs à propos de ce que nous voulons accomplir avec la Russie. Il convient de travailler d'abord sur nos différences avant d'aller de l'avant et trouver une solution sur ce que nous avons déjà en commun. Partir de nos différences serait pour moi une façon d'accomplir quelque chose avec Moscou. Le dialogue ne doit pas non plus être une opportunité pour sacrifier nos intérêts fondamentaux occidentaux, notamment français, ou d'offrir des branches d'olivier au Kremlin. Nos préconditions doivent être particulièrement inflexibles et non pas selon les termes russes, car les termes russes sont inacceptables. En effet, il est inacceptable que Moscou estime que certains États ont une souveraineté limitée ou sont moins souverains que d'autres. Cela est contraire à nos valeurs et à nos engagements. Je considère qu'il ne faut pas faire de concessions sur nos engagements, notamment sur ce que l'on appelle « la fatigue ukrainienne » ou des formes de reset ou de business as usual vis-à-vis de la Russie, ou encore vis-à-vis de la levée des sanctions, sans contrepartie ou changement de comportement de la Russie.

Le dialogue doit également provenir de nos alliés. En effet, une vision cohérente et unifiée vis-à-vis de nos engagements européens et otaniens permettrait de dialoguer sur nos divergences internes, afin d'avoir une vision unifiée et cohérente de ce que nous voulons faire de Moscou, dans l'environnement stratégique européen, et avec Moscou, pour l'équilibre stratégique mondial.

Enfin, la troisième forme de paresse est une paresse de dissuasion et d'actions. Aujourd'hui, nous n'avons pas réellement testé le seuil de douleur de la Russie. Nous ne sommes pas rentrés dans une forme de dissuasion réelle contre les intérêts russes, car nous nous sommes finalement auto-dissuadés. Rendre la pareille à la Russie par des moyens asymétriques ciblés, sélectifs et appuyés serait nécessaire pour montrer à la Russie qu'elle ne dispose pas d'avantage tactique ou opérationnel contre l'Occident.

Aujourd'hui, nous pouvons lire en Russie que dans certains comportements militaires, elle serait en supériorité et aurait des avantages tactiques contre nous. Cette forme d'auto dissuasion ou de dissuasion par surprise devrait être changée pour éviter les risques de mauvais calculs et les risques d'erreurs tactiques. Compte tenu de notre attitude actuelle, un certain nombre de comportements militaires organisés par la Russie, qui sont inacceptables, pourrait mener, dans une forme de somnambulisme, vers un conflit, d'autant plus que nous n'avons pas défini totalement ce que l'on pourrait appeler « les lignes rouges », parce que la substance de nos communications est en train de s'amenuiser.

Encore une fois, il n'y a aucune raison que la Russie change ses comportements. Il faut partir du principe que ses tentatives de déstabilisation vont continuer, notamment le recours à la force armée comme outil de politique étrangère. La Russie est aujourd'hui un objet géopolitique, dont la forme est de plus en plus inadaptée à cette espèce de compétition géoéconomique et géotechnologique entre l'Occident – le Global West – et la Chine. La Russie, comme vieil outil géopolitique, s'adapte mal à ces nouvelles cartes. Or la Russie comme puissance faible était encore plus dangereuse que la Russie actuelle. La question de transformation du régime en interne et de la forme que prendra la Russie dans cette espèce de nouvel ordre mondial continuera d'avoir un impact direct sur nos intérêts, sur nos valeurs, aussi bien en Europe qu'avec nos alliés de l'Alliance atlantique.

Le Président Macron disait récemment que la Russie n'est pas notre ennemi. Certes, la Russie n'est pas notre ennemi, toutefois, elle reste un défi considérable pour nos intérêts et une menace militaire et non conventionnelle et non négligeable pour l'Occident. Je tiens à signaler également la probable publication d'une nouvelle doctrine militaire en 2020, par la Russie, qu'il faudra observer attentivement pour voir les nouveaux types d'outils que la Russie va utiliser contre nous et avec nous.

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