Intervention de André Chassaigne

Réunion du mercredi 25 novembre 2020 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Sitôt que se produisent des morts, des accidents tragiques, le doute et l'incompréhension s'emparent des esprits et nos compatriotes ont le sentiment que le bilan des interventions se résume trop souvent à des succès militaires sans lendemain : si, au Mali, les djihadistes sont empêchés de prendre le pouvoir, les attentats se multiplient dans une zone de plus en plus vaste et les communautés continuent de se déchirer. Conflits ethniques, religieux, ambitions régionales, manœuvres d'autres grandes puissances, criminalité tentaculaire, on connaît tout cela. On sait aussi la difficulté de répondre à deux exigences : d'un côté, le respect des conventions internationales et la protection d'une population tout à la fois enjeu et victime de la guerre, parfois aussi complice des opposants ; de l'autre, un ennemi qui évolue, ne respecte pas le droit international, use de méthodes d'intimidation par la terreur pour compenser son infériorité technique.

En Afrique, les relations humaines sont essentielles. Il faut établir la confiance et travailler sur le temps long. Certains invitent à s'inspirer d'un Faidherbe resté onze ans au Sénégal ou, plus récemment, du général Cortadellas, demeuré suffisamment longtemps en poste pour établir l'armée et l'administration tchadiennes. On peut comprendre qu'il faille remplacer les unités tous les six mois ; mais ne faudrait-il pas que le commandement reste en place pour trois ans, par exemple, et que les conseillers des armées locales restent présents plus longtemps ? N'y a-t-il pas là un handicap qu'il faudrait surmonter ?

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