Intervention de Marjolaine Meynier-Millefert

Réunion du jeudi 25 juillet 2019 à 14h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarjolaine Meynier-Millefert, rapporteure :

. Merci beaucoup de cet historique qui permet de replacer les événements dans leur contexte.

L'Espagne et le Portugal sont en bout de réseau et n'occupent pas la position centrale d'autres pays européens, ce qui pourrait amener à un soutien du réseau européen plus limité, en tout cas, c'est ce que l'on nous a laissé entendre. La question liée aux EnR est celle d'une forme d'intermittence, le manque de foisonnement serait susceptible de mettre en difficulté ces pays situés en bout de réseau qui ne pourraient pas compter entièrement sur leurs voisins pour venir compléter leur consommation. Ce sujet est-il pris en compte spécifiquement par le Portugal et l'Espagne ? Est-il considéré comme un risque ou un frein au développement des EnR intermittentes par le Portugal et l'Espagne qui sont peut-être en position plus fragile que la France ou l'Allemagne dont la position est plus centrale ?

Avec le développement des EnR, n'assiste-on pas à l'émergence d'une forme de contre-culture ? La culture actuelle de centralisation des réseaux et du pilotage de l'énergie n'est pas celle qui prévalait au développement des EnR, à l'origine plus régionalisées. Avec le nucléaire, on a centralisé pour rationaliser et rendre le système plus efficace et plus pertinent. À l'inverse, les EnR n'obligent-elles pas à une décentralisation, contre laquelle le système lutterait dans la mesure où c'est contre intuitif par rapport à la ligne qui a été défendue jusqu'à présent ? On a cherché à centraliser pour mieux maîtriser la production alors que les EnR invitent à une logique très locale. N'assisterions-nous pas à une résistance du réseau à la décentralisation ?

Les EnR permettent-elles une appropriation plus grande par les citoyens des questions énergétiques ? De par ce système, les citoyens entrent dans une relation immédiate, contrairement à une relation médiate qui passe par un réseau centralisé, donc par un médiateur et un régulateur qui ont tendance à centraliser les questions, empêchant finalement les utilisateurs de s'approprier la question de l'énergie, les fluctuations des prix, lissées par un prix stable, voire la manière dont l'énergie est produite qui devient invisible dès lors que l'on se place « de l'autre côté de la prise ». Les EnR participent-elles à l'appropriation par les citoyens de la question de l'énergie et cette appropriation peut-elle amener à une prise de conscience d'usage ou de consommation plus raisonnables ?

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