Intervention de Jean-Carles Grelier

Réunion du mercredi 10 janvier 2018 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Carles Grelier :

Monsieur le rapporteur, si nous partageons pour l'essentiel votre constat – même si l'on peut apporter quelques nuances sur les chiffres communiqués –, nous ne pouvons partager votre solution. L'enfer est parfois pavé de bonnes intentions et certains remèdes sont parfois pires que le mal… Le message que vous allez envoyer aux étudiants en médecine est absolument catastrophique : la probabilité qu'un certain nombre d'entre eux s'oriente vers l'hôpital plutôt que vers la médecine de ville est une vraie difficulté.

Le problème de fond ne tient pas forcément au nombre de médecins ni à leur répartition sur le territoire. Il s'agit plutôt de comprendre pourquoi aussi peu de jeunes étudiants en médecine font aujourd'hui le choix de la médecine de ville. Pourquoi sont-ils si nombreux à préférer l'hôpital – notamment l'hôpital public – et le salariat ? Pourquoi, en faculté de médecine, sont-ils si peu nombreux à choisir la médecine générale ?

Aux épreuves classantes nationales (ECN) de 2016, pour 8 000 étudiants diplômés, 3 500 places étaient proposées en médecine générale : 3 200 ont été pourvues, mais seulement 1 500 jeunes étudiants ont expressément fait le choix de la médecine générale. Les 1 700 autres se sont retrouvés dans cette spécialité par défaut de bon classement aux ECN… Tant qu'on n'aura pas posé et résolu ces questions, on aura beau imposer toutes les mesures de coercition et les contraintes imaginables, jamais on ne parviendra à ramener les médecins dans nos territoires.

S'il y a une régulation dont l'État devrait aussi se soucier, c'est celle des initiatives prises par les collectivités locales : certaines interviennent beaucoup, d'autres peu, ce qui crée d'importantes disparités sur le territoire. Enfin, vous avez parlé des zones sur-dotées en citant Paris : je voudrais juste appeler votre attention sur la répartition entre les médecins de secteur 1 et de secteur 2 à Paris. Vous constaterez que, là aussi, le problème se pose de manière accrue.

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