Intervention de Hubert Wulfranc

Séance en hémicycle du mardi 17 avril 2018 à 15h00
Nouveau pacte ferroviaire — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Wulfranc :

Lors du débat parlementaire, vous avez nourri, dans la confusion, les plus grandes inquiétudes sur le fond du sujet. À quelle hauteur l'État reprendra-t-il la dette, que trente ans de laxisme gouvernemental ont laissé filer ? Rien n'a été dit là-dessus, si ce n'est que les contribuables paieront, sans que les entreprises ne soient le moins du monde sollicitées à ce stade bien qu'elles aient, sous diverses formes, largement profité de cette dépendance financière du groupe SNCF.

En ce qui concerne les investissements pluriannuels dans le réseau, en particulier le réseau capillaire régional, vous n'avez pris aucun engagement supplémentaire, notamment auprès des régions, lesquelles vont devoir assurer, dans leur territoire, la responsabilité de fermetures de lignes jugées non rentables.

La continuité du service public représente un casse-tête pour vous avec l'ouverture à la concurrence ; vous avez d'ailleurs été contrainte d'évoquer cette question, madame la ministre, grâce à nos interventions, alors même que cette continuité est la pierre angulaire des devoirs des cheminots et des droits des voyageurs.

S'agissant du prix pour les usagers et de la qualité de service, vous avez choisi le registre des incantations, que les expériences vécues chaque jour par nos concitoyens avec La Poste, le gaz ou l'électricité démentent formellement.

La suppression du statut des cheminots répond à une entreprise purement idéologique, que l'Europe n'imposait pas et qui n'est qu'une agression de classe, dépourvue de toute efficacité sociale et économique, bien au contraire.

Ainsi, après plusieurs semaines, le mouvement social des cheminots perdure, comme perdure avec une force redoublée votre guerre médiatique. Dans ces conditions, la composante communiste du groupe GDR se trouve confortée, s'il en était encore besoin, dans le contre-projet pour lequel elle n'a cessé de plaider. Nous réaffirmons la nécessité d'un État stratège pour garantir le monopole d'une entreprise publique unifiée de transport ferroviaire. Il faut rétablir les capacités financières de l'entreprise par une fiscalité plus exigeante à l'encontre des modes de transport polluants et des puissants lobbies patronaux – en particulier dans le domaine routier – qui les dirigent. Il faut recentrer la SNCF sur son coeur de métier que sont les déplacements par train de nos concitoyens, …

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