Intervention de Philippe Berta

Réunion du mercredi 19 juillet 2017 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Berta :

Madame la ministre, je voudrais, au nom du groupe Mouvement Démocratique et apparentés, vous remercier de venir à notre rencontre mais aussi me féliciter que le Gouvernement compte dans ses rangs une ministre biologiste, du sud de la France, qui a été engagée à très haut niveau dans l'administration universitaire et qui a manifesté lors de son parcours scientifique un intérêt particulier pour la cellule de Sertoli !

Nous nous félicitons aussi de l'intitulé même de votre ministère, qui nous rappelle l'urgence de réunir recherche et innovation dans un pays classé quatrième en matière de brevets, performance dont la traduction en activités nouvelles reste insuffisante.

Vous comprendrez que je n'occulte pas les retours inquiets nés de la coupe de 330 millions d'euros dans le budget de votre ministère. Si nous sommes capables de la comprendre au regard des enjeux budgétaires, elle passe mal chez nos collègues qui ont cru à la sanctuarisation du budget correspondant.

Comment ne pas se féliciter d'avoir enfin un ministère qui remette en cause notre sacro-sainte sélection universitaire par l'échec ? Les professionnels que nous sommes, à qui l'on demande depuis des années d'améliorer les résultats en termes de réussite en première année d'université, savent que cela n'est possible que s'ils ont un droit de regard et de conseil pour décourager certains étudiants dont la probabilité de succès dans nos filières avoisine zéro.

Au-delà, beaucoup trop d'étudiants s'orientent de façon passive sans même se questionner sur l'existence de réels débouchés. Ne faudrait-il pas mettre en place, en particulier lors de la transition licence-master, une vraie communication pour inciter ces derniers à réaliser très tôt, lors de leur troisième année, une sorte d'étude de marché incluant entre autres des rencontres avec le responsable du master, des mises en contact avec les anciens, un accès aux informations sur le devenir des promotions précédentes. La question est bien de rendre nos étudiants acteurs de leur formation.

Enfin, nombre de formations sont de bonne qualité au regard de l'acquisition de connaissances mais oublient que le principal débouché reste industriel, avec des exigences de compétences spécifiques. Nous avons expérimenté dans le domaine des biotechnologies-santé la labélisation de nos maquettes d'enseignement par notre pôle de compétitivité Eurobiomed, que vous connaissez bien. Cela assure un soutien pour la formation d'un grand nombre d'acteurs industriels, mais aussi académiques, et permet d'intégrer dans nos maquettes d'enseignement les éléments de professionnalisation jugés nécessaires par les industriels, garants d'une entrée aisée dans la vie professionnelle. Pourquoi, quand cela est possible, ne pas généraliser cette approche ?

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