Intervention de François Pupponi

Réunion du vendredi 18 mai 2018 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Monsieur Nogal, depuis trois jours, le débat est d'un certain niveau et nous ne sommes jamais permis d'attaques politiques frontales sur la politique du Gouvernement et de sa majorité. Pour ma part, je n'ai pas déposé un seul amendement de suppression d'un des articles. J'ai proposé des amendements pour essayer d'améliorer les choses, en fonction de ce que nous pensons. Et je n'ai jamais critiqué ce qui a été fait par ce Gouvernement dans les banlieues, car je pense que cela va dans le bon sens. Je l'ai dit au Président de la République, qui a fait en sorte que les dotations aux collectivités augmentent. Je l'en ai personnellement remercié : c'était un engagement qu'il avait pris, et il l'a tenu.

Les emplois francs, que nous avons inventés, vous l'avez fait. Je l'ai salué.

Les classes de CP à douze, nous en sommes très contents, cela se passe très bien.

Jamais vous n'entendrez de ma part une critique sur ce qui a été fait depuis le début. Mais j'ai quand même le droit, sur un texte aussi important que le projet de loi ELAN, de dire que sur le sujet des QPV, il y a un manque. Je ne vais pas critiquer ce qui a été fait sur le reste, mais vous n'abordez pas le problème de la ghettoïsation des QPV. Je ne dis pas que c'est une volonté délibérée et que c'est mal ; je fais seulement un constat et je propose des amendements que je crois de nature à améliorer le texte.

Nous avions une autre option, monsieur Nogal : nous pouvions déposer des amendements, venir les défendre en faisant semblant, vous laisser les repousser et sortir faire des déclarations de presse pour dire : « Voyez les méchants, ce qu'ils ont fait ! » Sur ces sujets de ghettoïsation, qui mettent à mal la République, jamais je n'ai joué à ce jeu, que ce soit avec la droite ou la gauche. Jamais. J'ai toujours essayé d'alerter tous les Gouvernements sur la situation dramatique dans laquelle nous sommes, et de proposer les solutions pour l'améliorer. Et je pense être dans mon rôle de parlementaire.

Je répète donc aux ministres présents que dans ce texte, il y a un manque. Comment revenir sur la ghettoïsation des QPV ? Il y a des solutions, nous en proposons, le secrétaire d'État nous propose de nous revoir cette semaine pour en parler, je l'en remercie. La loi égalité et citoyenneté était un premier pas, il faut en faire d'autres. Si effectivement, dans une semaine, nous arrivons à trouver un consensus pour améliorer la situation et aller dans le bon sens, je le saluerai. Si, malheureusement, nous n'y arrivons pas, nous dirons publiquement ce que nous en pensons. Cela fait partie de la démocratie, c'est normal.

Sincèrement, nous avons peut-être beaucoup parlé avec M. Peu, mais nous avons surtout proposé beaucoup d'améliorations pour faire en sorte d'aller dans le bon sens. Je le répète, s'il est un sujet sur lequel il ne faut pas faire de basse politique, c'est la politique de la ville. Parce que quand la République est en danger, il faut savoir se rassembler.

Je retire mes amendements.

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