Intervention de Loïc Prud'homme

Réunion du jeudi 17 mai 2018 à 10h50
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme, président :

Mes chers collègues, nous accueillons à présent Mme Julie Chapon en sa qualité de co-fondatrice de l'application Yuka.

Cette application, lancée au début de l'année 2017, a rapidement rencontré un grand succès. On estime qu'elle est aujourd'hui utilisée par plus de 2 millions de visiteurs réguliers. Le bouche-à-oreille a, semble-t-il, joué un grand rôle dans ce succès.

Le principe est simple. Il suffit de scanner au moyen d'un téléphone portable le code-barres d'un produit pour obtenir sa note concernant ses qualités nutritionnelles, la présence ou non d'additifs potentiellement nocifs, et s'il relève ou nom du bio. Ce sont ainsi 310 000 « références produits » qui sont rassemblées dans une base dont se sert Yuka.

Si l'impact d'un produit est considéré négatif, l'un des attraits de cette application est de proposer un produit similaire de substitution. Ce point est important. Vous nous direz, madame, si vous avez rencontré des difficultés avec certains industriels, voire avec des distributeurs, qui contesteraient vos propositions de substitution et pourraient même estimer que tel ou tel produit, mal noté par Yuka, subirait ainsi une sorte de dénigrement.

Au préalable, dans le cadre de votre exposé liminaire, vous voudrez bien rappeler à la commission l'idée d'origine de Yuka et son modèle économique de fonctionnement. Vous êtes-vous inspiré de dispositifs étrangers qui existaient déjà sur le net ?

Une autre interrogation : comment s'articule votre notation avec le système Nutri-Score, dont nous avons longuement parlé dans l'audition qui a précédé et qui résulte d'une disposition de la loi santé de janvier 2016 ? Ce système, toujours facultatif, est d'ailleurs contesté par quelques-unes des multinationales de l'alimentation comme Nestlé, Coca-Cola ou Unilever.

D'ailleurs, que pensez-vous de l'initiative du distributeur Système U qui a annoncé, il y a quelques jours, le lancement prochain de sa propre application mobile qui prendrait le nom de « Yaquoidedans » ? Considérez-vous d'un bon oeil cette initiative, en ce qu'elle est susceptible de créer une émulation positive entre les applications ? Ou estimez-vous que cela va plutôt engendrer une suspicion de non-indépendance des résultats ainsi donnés, dès lors que l'application en question sera gérée par un grand distributeur ? Une telle situation ne risque-t-elle pas de renforcer le désarroi des consommateurs dont des sondages montrent que plus de 80 % d'entre eux jugent peu compréhensible l'étiquetage nutritionnel ?

Nous sommes tout-à-fait intéressés par vos réponses et vos éventuelles propositions.

Mais tout d'abord, pour satisfaire également à l'usage et conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, vous devez prêter serment devant la commission d'enquête.

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