Intervention de André Chassaigne

Réunion du mercredi 12 juillet 2017 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Vous venez de « sortir la Grosse Bertha », Mon général ; je me contenterai d'une intervention de grenadier voltigeur, la commission étant contrainte, faute de temps, de se livrer à une guerre de mouvement. Vous nous avez bien expliqué que la réduction de crédits de 850 millions d'euros concernait en réalité un changement de périmètre budgétaire ; autrement dit, des dépenses auparavant imputées sur d'autres ministères échoiront désormais directement au ministère des Armées. Qu'en est-il ?

D'autre part, vous avez sans doute insuffisamment insisté sur certains points. L'engagement des militaires dans l'opération Sentinelle, tout d'abord : ils sont actuellement sept mille hommes, à quoi s'ajoutent trois mille hommes en alerte, alors que le Livre blanc n'en prévoyait que trois mille en tout et pour tout. Quelle appréciation portez-vous sur l'efficacité de cette mission qui, bien qu'elle soit censée concourir à la sécurité des Français, pèse sur nos forces armées ? Sera-t-il nécessaire de maintenir une telle disponibilité lors des prochains arbitrages budgétaires ?

J'en viens à la montée en charge des réservistes de la garde nationale. Ils étaient 63 000 en 2016, sont 72 000 cette année et seront 85 000 en 2018, ce qui permettra de déployer chaque jour quelque 9 250 réservistes sur le terrain. Où en est leur recrutement ? Jugez-vous l'enveloppe de 113 millions d'euros, prévue en loi de finances pour 2017, suffisante pour répondre aux besoins, sachant que l'armée forme ces réservistes et les entraîne au maniement des armes pendant vingt à trente jours ? Faut-il leur affecter de réels moyens spécifiques ?

Vous dressez par ailleurs le tableau d'une surutilisation de nos capacités, qui sont au bord de la rupture. Quelle appréciation faites-vous des capacités publiques de maintenance du matériel, en particulier du maintien en conditions opérationnelles (MCO) dans les ateliers industriels de l'aéronautique – comme celui de Clermont-Ferrand ?

Enfin, vous avez beaucoup insisté sur l'Europe de la défense, sans toutefois rappeler suffisamment que nos opérations extérieures en Afrique concourent à la défense de l'Europe dans sa totalité. Quel impact aura selon vous le Brexit sur la construction d'une Europe de la défense et sur les moyens européens en matière de défense, dont vous nous avez dit qu'ils reposaient sur la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ?

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