Intervention de Thomas Rudigoz

Réunion du vendredi 27 juillet 2018 à 11h10
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Rudigoz :

Mon commandant, je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre présence et à saluer le travail de vos hommes pendant ces événements du 1er mai. Dans cette histoire, on oublie un peu ce qui s'est passé et la gravité des faits qui ont été commis par des personnes extrêmement violentes du Black Bloc, celles qui devraient nous inquiéter le plus. Notons l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris sur les violences des personnes qui ont été interpellées le 1er mai par vos hommes.

De nombreuses vidéos circulent. Aux vidéos diffusées par Le Monde se sont notamment ajoutées celles de Mediapart, qui sont assez longues. Ce qui m'a interpellé, c'est de voir la facilité avec laquelle ces deux hommes – M. Benalla et son acolyte, M. Crase – se promènent sur la place de la Contrescarpe qui est quadrillée par vos hommes. Ces derniers font un important travail de mise en sécurité, et on voit d'ailleurs beaucoup de personnes avec des casques, ce qui m'a aussi un peu interpellé mais ce n'est pas la question.

On voit M. Benalla et M. Crase déambuler autour de vos hommes qui sont en train de quadriller et de sécuriser la place de la Contrescarpe. On voit ces deux personnes en civil se promener, puis tout à coup intervenir sur un point, interpeller vos hommes, cibler l'homme et la femme dont vous avez parlé. À ce moment-là, vos hommes interpellent le couple ou, tout du moins, ils saisissent le garçon tandis que la fille est saisie par l'une des personnes en civil.

J'aimerais que vous précisiez la manière dont vos hommes ont perçu M. Benalla et M. Crase ; ils ont dû vous le faire remonter au moment du débriefing de cet événement. Même s'ils ne connaissaient pas l'identité précise de M. Benalla et M. Crase, ils auraient pu être interpellés par la manière de procéder des deux hommes. On pourrait croire que ce sont des policiers en civil mais, même à quelqu'un comme moi, qui n'est pas un expert, leur attitude laisse penser qu'ils n'en sont pas vraiment. Ils ont des façons de procéder qui sont un peu incongrues.

Dans la soirée, vos hommes vous ont-ils dit qu'ils étaient accompagnés par des policiers en civil qu'ils n'avaient jamais vus ? Vous dites que vous connaissez certains officiers ou sous-officiers comme le major Mizerski, mais vous ne pouvez pas connaître tous les policiers de la place parisienne. Néanmoins, l'attitude et l'agressivité de ces personnages peuvent étonner. Vos hommes font preuve de contrôle dans l'usage de la force, tandis que ces deux-là ont une façon d'agir assez déroutante. Au moment du débriefing, en soirée ou le lendemain, avez-vous une analyse de la situation de ces personnes-là ?

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