Intervention de Elsa Faucillon

Réunion du mercredi 3 octobre 2018 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Votre proposition de loi, monsieur le rapporteur, traite d'un sujet extrêmement préoccupant pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, et l'accès à la scolarisation des élèves en situation de handicap faisait partie de la pile des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. Je vous trouve presque gentil lorsque vous expliquez qu'il y a encore beaucoup à faire… Je dirais que le plus gros reste à faire !

L'idée importante de l'inclusion est un acquis partagé par tous. Vous en avez finalement peu parlé dans votre rapport, puisqu'il n'est effectivement plus question d'expliquer encore qu'il faut un accompagnant ou une accompagnante pour les élèves en situation de handicap. Il faut que tout cela se passe au mieux afin que l'élève en situation de handicap se sente bien à l'école, mais aussi que chacun et chacune se rencontrent, que celles et ceux qui sont extraordinaires permettent aux autres de sortir de leur normalité.

Tout cela demande beaucoup de travail, beaucoup de moyens et beaucoup de respect de chacun. Vous avez cité des chiffres. Mais il y a ceux dont on ne parle pas, tous ces élèves qui sont en situation de handicap et n'ont pas encore de réponse de la MDPH, et que les directeurs et directrices d'école acceptent dans leurs écoles. Il faut saluer aussi le travail de ces professeurs qui cherchent, par tous les moyens, à accueillir au mieux. Mais cela ne peut pas être aujourd'hui un effort supplémentaire demandé aux enseignants ; reste que ce chiffre est bien réel. Mais parfois, cela se passe moins bien, comme on le voit avec des élèves qui, faute d'AVS, finissent par rejeter l'école où ils ne se sentent pas les bienvenus.

On sait que si l'éducation nationale a du mal à recruter et conserver ses recrues, c'est aussi et surtout parce que les CDD d'AESH sont des contrats précaires peu attractifs : temps partiels imposés au SMIC, un salaire de 700 euros par mois en moyenne, six CDD d'un an renouvelable pour pouvoir prétendre à un CDI… On peut dire que les quelques protections qui existent encore dans le droit du travail ne sont pas toutes respectées pour les AESH.

Ce qui a été fait par le Gouvernement, et dont les députés d'En Marche parlent, répond bien sûr à certaines revendications en leur offrant la possibilité de gagner quelques euros supplémentaires pour survivre. Mais arrêtons d'expliquer que cela va rendre le travail attractif et que cela peut régler la situation à terme.

Je vois dans les propositions qui sont faites par cette proposition de loi des moyens pour agir sur cette attractivité et sur la formation. Car celle-ci est essentielle, disons-le. Les AVSAESH aspirent à cette formation et ne sont pas assez soutenus, au point de se retrouver en situation d'échec dans leur mission d'accompagnement. Cette proposition de loi a donc le mérite de se pencher sur une situation alarmante et de proposer des clés.

Évidemment, le groupe GDR maintient l'idée qu'il faudrait un grand service public sur cette question. Nous voulons que ces AESH deviennent des fonctionnaires à part entière : nous avons proposé un amendement dans ce sens. J'espère en tout cas que le sort réservé à nos amendements nous permettra de voter pour cette proposition de loi.

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