Intervention de Nicole Le Peih

Réunion du mercredi 17 octobre 2018 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Le Peih :

Je commencerai mes chers collègues par féliciter Jean François Mbaye pour la présentation particulièrement éclairée de ce rapport pour avis sur la biodiversité.

Les députés du groupe LaREM approuvent bien entendu cet avis et les crédits budgétaires de la mission « Écologie, développement et mobilité ».

Cet avis budgétaire de notre commission sur la mission « Écologie, développement et mobilité durable » est davantage un exercice d'évaluation politique qu'une évaluation budgétaire.

Il nous revient, chers collègues, d'évaluer le message que ces crédits diffusent à l'international et dans quelle dynamique s'inscrit notre diplomatie environnementale.

Concernant la diplomatie climatique, vous le savez, la COP 21 a positionné notre pays comme un leader de la lutte contre le réchauffement climatique sur la scène internationale. Et l'organisation du One Planet Summit qui s'est tenu à Paris en décembre dernier a été un autre signal fort de l'engagement de la France.

Les derniers mois l'ont montré, la France développe une vision stratégique du monde et de l'Union européenne où l'environnement, le climat et la transition énergétique tiennent une place de choix.

La COP 24, qui se tiendra du 3 au 14 décembre à Katowice en Pologne, sera un nouveau moment clé pour la mise en oeuvre de l'accord de Paris. Les États se sont engagés à revoir à la hausse leurs objectifs établis en 2015. Actuellement, les engagements nationaux sont trop faibles et, s'ils sont respectés, ils nous mèneraient à une augmentation de 3,7°C à 4°C pour 2100.

Je souhaite donc insister sur la question du financement des politiques environnementales internationales qui est fondamentale et qui reste encore « un grand chantier ».

Car à l'échelle mondiale, les financements climat sont encore très loin de ce qui est nécessaire pour pallier la crise actuelle.

En 2009, lors de la conférence de l'ONU à Copenhague, les pays développés se sont engagés à mobiliser chaque année, à partir de 2020, 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement mondial. Mais malgré cette promesse, les États n'ont pas versé l'intégralité des sommes promises. Notre collègue Mme Laurence Gayte alertait déjà l'année dernière sur l'insuffisance de nos engagements.

Ainsi, le « Fonds vert » créé en 2010, a d'abord accueilli 10 milliards de dollars qui sont, aujourd'hui, quasiment épuisés. Or, c'est grâce à ce dispositif que de nombreux projets ont pu voir le jour et être financés, notamment dans les pays en développement.

Je l'ai dit, la France doit rester un leader dans cette lutte contre le réchauffement climatique. Nous avons donc un devoir d'exemplarité et nous devons muscler notre action diplomatique au moment où l'attitude des États-Unis notamment fragilise les engagements internationaux. Tu as insisté, cher Jean François, dans ton rapport sur la préservation et la reconquête de la biodiversité mondiale et je ne peux que saluer cette mise en avant d'un des enjeux majeurs de ces prochaines années. Tu as aussi mentionné la problématique des braconnages, et j'ai pu le constater lors d'un déplacement en Afrique du Sud, à l'encontre de rhinocéros, et croyez-moi, de nuit, c'est assez impressionnant.

Pour conclure, je veux souligner l'une de tes recommandations. Tu préconises la création, au sein de la commission des affaires étrangères, d'un groupe de travail consacré à la diplomatie environnementale, en charge du suivi, tout au long de la législature, des négociations internationales sur les sujets environnementaux. Je suis co-rapporteure avec notre collègue, M. Bernard Defleselles, de la mission d'information sur la diplomatie climatique de notre commission qui rendra son rapport fin novembre et tu imagines bien que nous souscrivons pleinement à cette recommandation. Et je crois pouvoir dire que nous sommes nombreux à considérer cette question de la diplomatie environnementale comme un des champs d'action majeur de notre commission. Et je retiens particulièrement le mot de vigie.

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