Intervention de Loïc Prud'homme

Réunion du mercredi 31 octobre 2018 à 9h35
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Nous discutons ce matin de cohésion des territoires. Pourtant, on finance des pôles de compétitivité à hauteur de plusieurs millions d'euros et des grands plans d'urbanisme pour suivre une logique de métropolisation qui met les territoires en concurrence plutôt que d'oeuvrer à leur cohésion. On se trompe en faisant cela ; l'attractivité d'un territoire passe d'abord par une offre de logements abordables, accessibles pour tous, par un parc HLM suffisant, adapté et performant au niveau thermique.

Cela passe aussi par des services publics accessibles à toutes et tous. C'est notamment l'objet du déploiement des MSAP. La nécessité de pouvoir accéder à des services publics de proximité n'est pas une idée abstraite mais une nécessité absolue, concrète, notamment pour réaliser la transition écologique qui s'impose à nous.

Je prendrai simplement l'exemple de la hausse du prix des carburants, qui n'est pas couplée à des mesures d'accompagnement à la hauteur. Comment pensez-vous que l'on puisse vivre dans les territoires ruraux ou péri-urbains quand il devient impossible de se déplacer ou qu'il faut arbitrer entre se chauffer et se déplacer, parfois loin, pour accéder aux services publics indispensables à notre vie quotidienne ? Croyez-vous sincèrement que la transition énergétique, notamment pour la mobilité, passe par des aides à la conversion de ce niveau ? Avec 250 000 bénéficiaires attendus pour un parc d'à peu près trente millions de véhicules particuliers, il faudra plus de cent ans pour renouveler le parc.

La cohésion du territoire passe évidemment par la prise en considération de ces réalités quotidiennes de nos concitoyens. Je pourrais apporter la même démonstration sur la faiblesse de l'investissement public dans la rénovation thermique des bâtiments, où il faudra des décennies pour atteindre une qualité suffisante du bâti. Pensez-vous que ce soit à la hauteur, alors que le GIEC tire la sonnette d'alarme et nous indique qu'il faut infléchir toutes les politiques publiques dans les deux ans qui viennent ?

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