Intervention de Philippe Latombe

Séance en hémicycle du jeudi 22 novembre 2018 à 15h00
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Après l'article 18

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Latombe :

Dans certains conflits familiaux assez fortement judiciarisés, l'un des deux parents n'exerce plus le droit de visite dont il dispose un week-end sur deux et pendant la moitié des vacances scolaires, mais s'oppose systématiquement à toutes les demandes provenant de l'autre parent concernant les activités extrascolaires, notamment sportives, et les soins que peut recevoir l'enfant, en dehors des soins urgents. Dans ce cas, l'autre parent n'a qu'une seule solution : demander systématiquement, à chaque incident, l'intervention du juge. Généralement, ces incidents ont tendance à s'amplifier : un deuxième conflit éclate trois mois après le premier, puis la cadence s'accélère et les incidents deviennent répétitifs.

Aujourd'hui, sauf dans des cas extrêmes, notre code civil ne permet pas au parent chez qui l'enfant réside habituellement de demander au juge de déchoir de l'autorité parentale le parent qui, n'exerçant pas son droit de visite et d'hébergement, s'oppose systématiquement à l'exercice par le premier de son autorité parentale. C'est pourquoi le présent amendement vise à modifier l'article 373 du code civil. Je sais qu'une telle modification du code civil est assez lourde, notamment lorsqu'elle intervient par voie d'amendement, mais ce problème pourrit aujourd'hui la vie d'un grand nombre de familles monoparentales, des juges aux affaires familiales et de l'institution judiciaire ; il engendre des contentieux de plus en plus importants, qui prospèrent.

Vous pouvez considérer mon amendement comme un amendement d'appel, mais il faudra bien, à un moment ou un autre, moderniser notre droit de la famille pour éviter ces difficultés. Nous devons trouver des solutions. Je vous en propose une, qui n'est peut-être pas adaptée, mais s'il vous plaît, madame la garde des sceaux, prenez l'engagement de réfléchir, d'ici à la fin du quinquennat, à une grande loi sur la famille qui permettrait de résoudre toutes ces problématiques. Les magistrats et les associations familiales que nous avons interrogés nous ont dit que c'était un vrai problème, que les familles monoparentales font remonter tous les jours.

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