Intervention de Stéphane Peu

Réunion du mercredi 5 décembre 2018 à 11h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Dès le 4 mai dernier, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine avait déposé une demande de commission d'enquête sur les conditions dans lesquelles s'était déroulée la manifestation du 1er mai et les actes de violence qui avaient alors été commis. Elle n'avait pas abouti mais notre position est inchangée : tous les groupes violents qui perturbent la vie démocratique de notre pays doivent être condamnés. Je retiens quand même de l'audition du ministre de l'Intérieur avant-hier soir que le fait que l'attention des forces de police et des services de renseignement se soit focalisée au cours des dernières années sur le terrorisme a laissé un petit peu d'espace à ces groupes. Nos services ne connaissent donc pas aussi bien qu'ils le devraient l'évolution, le périmètre, l'ampleur, les intentions de ces groupes.

Quant à la distinction entre ultra-droite et ultra-gauche, je ne fais pour ma part guère de différence entre des groupes qui s'affranchissent des règles démocratiques et portent atteinte à la sécurité du pays et au droit de manifester. Je ferai simplement remarquer que, si nous sommes tous très sensibles, ces jours-ci, aux violences commises lors des manifestations, des agissements beaucoup plus graves ont été le fait, ces dernières années, de l'ultra-droite. Je pense notamment à l'attentat raté contre le président Chirac sur les Champs-Élysées, au groupe dont les membres ont été arrêtés il y a quelques semaines et qui visait à s'en prendre à la vie du Président de la République, dans l'Est de la France, à des actes criminels commis à l'encontre de foyers de travailleurs migrants ou de lieux de culte musulmans.

Même si, pour ma part, je condamne toute forme de violence, on ne peut pas tout à fait mettre sur le même plan les violences dans les manifestations – ou l'organisation de violences dans les manifestations – et les tentatives d'attentat contre un Président de la République ou d'assassinat de telle ou telle personne ; ce n'est pas la même menace contre la démocratie. Je ne veux pas justifier à tout prix que les travaux de la commission d'enquête portent sur l'ultra-droite, mais nous voyons bien qu'il y a des différences de degré. Cela étant, je retiendrai surtout la nécessité de chercher à réparer ce que j'appellerai des « trous dans la raquette », qu'évoquait récemment le ministre de l'Intérieur, apparus en raison des priorités données aux services de renseignement au cours des dernières années.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.