Intervention de Jean-Félix Acquaviva

Séance en hémicycle du vendredi 15 février 2019 à 9h30
Pour une école de la confiance — Après l'article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Je me permets d'intervenir à nouveau, car j'ai bien compris que M. le ministre présentait pour la dernière fois son argumentaire et que les débats seraient par la suite beaucoup plus synthétiques.

Vous parlez de victimisation, mais nous ne sommes pas dans cette posture-là : nous sommes dans une posture de combat, un combat pour la vie. Cela n'a rien à voir.

Pourquoi cette posture de combat ? Parce que le débat que nous avons aujourd'hui découle du contraste entre, d'un côté, votre volonté – louable – de promouvoir les langues étrangères, à travers des établissements locaux internationaux et une politique proactive en la matière, et de l'autre le discours que vous tenez sur les langues régionales.

Vous dites qu'il y a déjà eu des avancées, mais que, vous comprenez, cela pose des problèmes juridiques… Mais vous avez bien compris qu'il y a un travail à faire sur cette interprétation juridique de l'immersion, dans un contexte où l'enseignement immersif existe déjà.

Et puis, pourquoi insistez-vous autant sur les avancées ? C'est parce que vous savez le poids du dogme. Vous parlez de victimisation, vous regrettez que cela suscite une crispation, articles de presse à l'appui. Mais il faut que vous compreniez que cette crispation vient du poids du dogme, qui est omniprésent, et l'a toujours été : à chaque fois qu'on a enregistré une avancée en matière de langue régionale, cette avancée n'a pas été suivie d'effets, faute de moyens dans le service public ! La généralisation de l'enseignement du corse de la maternelle à l'université est inscrite dans la loi du 22 janvier 2002 relative à la Corse. Et pourtant, il n'y a pas assez de postes ouverts aux concours, ni de formation des professeurs en la matière. Pourquoi ? En raison du poids du dogme ! Et celui-ci se ressent aujourd'hui encore, dans cet hémicycle.

Pourquoi tant de passion, monsieur le ministre ? Parce qu'il ne s'agit pas là de créer une taxe ou de réglementer les activités dans un site naturel. Il s'agit de l'identité profonde des gens, d'une couleur de peau.

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