Intervention de Elsa Faucillon

Réunion du mercredi 23 janvier 2019 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Monsieur le ministre, il est vrai que vous avez souvent dit que vous ne vouliez pas d'une grande loi Blanquer. Je ne me permettrai pas de juger s'il s'agit d'une grande ou d'une petite loi, mais ce que je peux dire, c'est que l'ensemble des mesures que vous avez engagées depuis votre prise de fonctions dessine une cohérence et un ton.

Nous voyons dans ce projet de loi une volonté de reprise en main forte de l'institution scolaire par le ministère, déjà apparente dans vos prises de position personnelles.

La réforme du lycée, celle du baccalauréat, Parcoursup et ce projet de loi répondent à une même logique, avec cette appellation devenue presque marketing : « plus d'autonomies aux territoires ». Pour notre part, nous estimons que ces réformes nuisent au cadre national de l'éducation et créent, de fait, ce que nous appelons des parcours d'initiés.

Je suis satisfaite que vous ayez entendu notre alerte sur l'article 1er. Nous serons vigilants sur sa réécriture. Il me semblait en effet très périlleux de commencer une loi sur l'école de la confiance par une mesure de défiance vis-à-vis des enseignants. D'autant que le Conseil d'État s'est dit défavorable à cette disposition, qu'il considère comme non normative.

Depuis longtemps, les députés communistes disent leur volonté de voir le prérecrutement se généraliser, mais aussi que les profils soient davantage diversifiés. Or nous voyons apparaître, dans vos propositions, une forme de précarisation des enseignants. C'est là que le bât blesse. Nous souhaitons obtenir des précisions concernant le financement du prérecrutement. Nous considérons aussi que les revenus prévus pour les élèves prérecrutés sont trop peu attractifs et précaires. Le prérecrutement ne peut être effectif sans moyens ; il doit s'accompagner d'une haute ambition, celle d'une qualification élevée et d'une forte assise disciplinaire. Nous aurons, je l'espère, la possibilité d'améliorer ce dispositif.

La question des EPLEI doit être examinée à la lumière des travaux que vous menez sur la carte des zones d'éducation prioritaire. Êtes-vous en train de dessiner, d'un côté, ce qui serait des futurs pôles d'excellence et, de l'autre, des cités éducatives dans les zones prioritaires ?

Pourquoi restreindre autant le champ du Conseil d'évaluation de l'école par rapport au CNESCO ? Celui-ci aurait dû être, à l'inverse, renforcé, repositionné, pour répondre à l'exigence d'évaluation de notre système scolaire et fournir une meilleure connaissance des mécanismes d'apprentissage.

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