Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mardi 18 décembre 2018 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Le débat sur le Pacte de Marrakech s'est invité dans notre politique nationale, sur les réseaux sociaux, les barrages et les ronds-points. Pourquoi ? C'est que la grande question soulevée par les « gilets jaunes », c'est de pouvoir vivre de son travail grâce à une autre répartition des richesses. D'où l'interrogation pour certains : si nous n'avons pas les moyens, en France, de vivre de notre travail, comment aurions-nous les moyens d'accueillir des migrants ? Il est vrai que des forces politiques ont envenimé les choses en disant : « à Marrakech, ils sont en train de préparer le pire ».

La question de la répartition des richesses se pose dans notre pays, mais tout autant à l'échelle internationale. Je ne comprends donc pas que, dans les attendus d'un texte qui se veut fédérateur comme celui-là, on ne dise pas d'emblée qu'il faut une autre répartition des richesses à l'échelle internationale. Le continent africain, qui est l'une des premières cibles, l'Amazonie, où la France est présente, sont riches. Mais leur richesse n'est pas exploitée comme il le faudrait, on ne les soutient pas. J'en veux pour preuve l'augmentation des droits d'inscription pour les étudiants étrangers, qui est une aberration. Il faut vraiment modifier notre lecture du monde. J'ai lu le Pacte de Marrakech, paragraphe par paragraphe. Ce texte est bon, il est humain, il n'y a donc pas lieu de s'y opposer. Cela dit, quand on affirme partout qu'il n'est pas contraignant et que certains pays refusent de s'engager, on se dit : « cherchez le loup »... Vous refusez de vous immiscer dans leurs raisons. Mais nous avons besoin de les connaître, pour en débattre.

Et puis ce n'est pas un hasard s cette conférence intergouvernementale a eu lieu à Marrakech. Le Maroc est confronté aux migrations en direction de l'Europe. Mais le Maroc est aussi entouré par une frontière fermée avec l'Algérie et un mur infranchissable, le mur de la honte au Sahara occidental. Par où entrent les migrants ? Cherchez l'erreur. Cela pose la question des trafics, même au niveau de l'État. Avez-vous envisagé ces questions ?

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