Intervention de Pascal Teixeira Da Silva

Réunion du mardi 18 décembre 2018 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Pascal Teixeira Da Silva, ambassadeur chargé des migrations :

Sur les migrations comme sur d'autres sujets, nous sommes confrontés au bouleversement complet de la circulation de l'information. C'est un défi pour la raison, la connaissance et la démocratie que de constater la propagation si rapide de tant de fausses nouvelles et de rumeurs infondées par le biais des réseaux sociaux, sur tous sujets. Ce problème dépasse la seule question des migrations : il n'y a quasiment plus aucun sujet qui ne fasse désormais l'objet de cette immense confusion dans laquelle n'importe quelle rumeur devient une information. Nombreux sont ceux qui ne recherchent plus les informations dans des médias qui confrontent les faits et les contextualisent mais qui se suffisent des titres figurant sur des pages Facebook. Il serait donc présomptueux de ma part de faire des préconisations concernant ce que je pense être l'un des grands défis sociétaux et politiques de notre époque.

Le suivi des engagements se fera au travers d'un forum, mais cette enceinte ne sera pas entièrement nouvelle. En effet, il existe déjà le « Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement », et les co-facilitateurs, à l'instigation, sans doute, du secrétaire général de l'ONU, ont souhaité que l'on transforme cet instrument pour traiter l'ensemble des migrations internationales. En effet, le Pacte a une approche à 360 degrés des migrations internationales, couvrant bien d'autres aspects que le seul développement : il comporte un volet sécuritaire, un volet relatif à l'intégration et bien d'autres domaines, tels les services consulaires ou l'état civil. Aussi s'est-on accordé sur la transformation de l'outil existant en un « Forum d'examen des migrations internationales » qui permettra le suivi, tous les quatre ans, de la mise en oeuvre du Pacte et des adaptations éventuellement nécessaires – ce dont nous avons parlé tout à l'heure en évoquant l'enjeu climatique et les déplacements forcés d'origine climatique. Nous souhaitons une instance coopérative et non contraignante : il ne s'agit pas de créer une usine à gaz complexe mais d'organiser un rendez-vous tous les quatre ans pour dresser le bilan de la mise en oeuvre du pacte et voir s'il y a lieu d'ajuster la feuille de route internationale.

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