Intervention de Mireille Clapot

Réunion du mercredi 6 mars 2019 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMireille Clapot :

Monsieur le secrétaire général, monsieur l'ambassadeur, permettez-moi tout d'abord de citer, en cette semaine internationale des droits des femmes, une écrivaine en lien avec ma circonscription de la Drôme, la marquise de Sévigné. Il y a trois cent trente ans, elle écrivait : « Nos mers sont tout émues ; il n'y a que votre Méditerranée qui soit tranquille. » Je ne sais pas si elle était visionnaire, mais nous évoluons, quelques siècles plus tard, dans un contexte pour le moins contrasté. Comme vous l'avez expliqué, madame la présidente et monsieur le secrétaire général, les enjeux de cette région se nomment paix et sécurité – parce que ce n'est pas aussi tranquille que le disait la marquise de Sévigné –, environnement, climat, gestion de l'eau, migrations, dialogue des civilisations et inclusion.

En vous remerciant pour cette intervention de grande qualité, mon groupe réaffirme son soutien à l'UPM car cette enceinte est la seule qui permette à la fois un dialogue régional associant tous les partenaires méditerranéens et le développement de projets concrets pour rapprocher les deux rives de la Méditerranée. En effet, en dix années d'existence, l'UPM a déjà labellisé une cinquantaine de projets d'intégration régionale dans des domaines aussi divers que la dépollution de la Méditerranée, les énergies renouvelables, l'enseignement supérieur et la recherche, la protection civile, les autoroutes de la mer, les autoroutes terrestres et l'appui aux petites et moyennes entreprises.

L'UPM est aussi une institution qui, loin d'être figée, a la volonté de se réformer. Lors de la troisième conférence des ministres des affaires étrangères, qui s'est tenue en janvier 2017, les ministres représentant leur État à l'UPM se sont mis d'accord pour renforcer son rôle en lui permettant d'aller à l'avenir chercher elle-même des financements pour ses projets.

Comme vous l'avez bien décrit, monsieur l'ambassadeur, Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de renforcer la politique méditerranéenne de la France. Le Sommet des Deux Rives se réunira en juin prochain à Marseille dans un format resserré « 5+5 ». Selon Emmanuel Macron, il s'agit de « refonder une politique méditerranéenne plus inclusive. » Vous nous avez parlé des nombreux projets alléchants qui sont portés par les cent personnalités qualifiées, sous la présidence de Ouided Bouchamaoui.

À l'approche de la journée des droits des femmes du 8 mars, ma question va porter sur l'égalité entre les femmes et les hommes. Vous l'avez dit, monsieur le secrétaire général, le sujet est à l'agenda de l'UPM mais une partie importante de ces pays a encore des progrès significatifs à accomplir en matière de genre. Je pense aux pays du Maghreb. En Tunisie, par exemple, la loi proposant de mettre les femmes et les hommes sur un pied d'égalité en matière d'héritage n'a toujours pas été adoptée alors qu'elle est soutenue par l'exécutif. Je pense aux pays des Balkans. En Albanie, par exemple, le nombre de cas de violences infligées aux femmes est toujours élevé. Je pense aux pays du Proche-Orient. En Égypte, par exemple, des lois discriminatoires contraignent toujours les femmes mariées à obéir à leur mari au prétexte qu'ils subviennent à leurs besoins. Quelles sont les orientations de l'UPM en matière d'égalité des genres dans cette région ? En octobre 2018, l'UPM a organisé une conférence sur l'autonomisation des femmes, intitulée « Les femmes construisent des sociétés inclusives en Méditerranée ». Quelle a été la portée de cette conférence ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.