Intervention de Caroline Janvier

Réunion du jeudi 11 avril 2019 à 11h10
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Janvier :

Je félicite à mon tour Mme la secrétaire d'État pour sa nomination qui, je n'en doute pas, nous permettra de travailler avec la rigueur qui la caractérise sur les sujets ô combien importants qui concernent l'Europe.

La décision qu'a prise le Conseil européen me semble tout à fait pertinente ; sans doute était-ce même la seule à prendre face à ce qui s'apparente à un chaos ou à une crise de régime au Royaume-Uni. Nous faisons face à une situation inédite, en effet : le peuple britannique a pris la décision de quitter l'Union européenne sans en envisager les modalités ni discuter des liens qu'il entendait conserver avec l'Union. Le Parlement britannique a rejeté à trois reprises l'accord négocié pendant plus de deux ans avec l'Union. Il semble qu'aucun des points contentieux n'ait été résolu, qu'il s'agisse de la frontière irlandaise, de l'union douanière, des relations commerciales ou encore de la circulation des biens et des services. Le Parlement est divisé et le peuple ne partage peut-être même plus ses points de vue. Je ne vois guère comment cette situation pourrait s'améliorer dans les six mois à venir.

On peut néanmoins en retirer un enseignement positif qui mériterait d'être débattu en vue des élections : cette situation met en lumière le danger que présente une sortie de l'Union qui soit irréfléchie et décidée à partir de mensonges. D'ailleurs, un éditorialiste connu, Peter Oborne, jusqu'alors farouche partisan du Brexit, a finalement changé d'avis en déclarant qu'il avait été trompé par la manière dont les choses avaient été présentées. C'est une situation très instructive dont nous pouvons conclure d'emblée qu'une sortie brutale et mal fondée est un choix dangereux et qu'au fond il est très difficile de sortir de l'Union européenne car, quoi qu'en disent ses opposants, les liens que les vingt-huit États membres ont créés entre eux sont solides et innervent tous les pans de la société et de l'économie. Il est peut-être bon qu'il soit si compliqué de sortir de l'Union.

Comment évoquer ce sujet sans tabou pendant la campagne électorale, non pas seulement sous l'angle de la crainte d'un cheval de Troie britannique, mais en abordant de front le caractère difficile et négatif de cette sortie et, éventuellement, l'assouplissement des procédures afin d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise ?

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