Intervention de Pierre Dharréville

Réunion du mercredi 3 juillet 2019 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Je vous remercie, madame la présidente, d'avoir organisé cette audition importante.

Madame la directrice générale, vous avez bien décrit l'aggravation de la situation de l'AFPA et de la formation professionnelle depuis l'adoption de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Lorsqu'à l'occasion de son débat, j'avais interrogé à plusieurs reprises le Gouvernement sur son ambition pour l'AFPA, j'avais été bien en peine d'obtenir une réponse ; elle est finalement tombée quelque temps plus tard, avec ce plan de réorganisation qui vous a été demandé le 18 octobre et dont vous avez souligné la difficulté de mise en oeuvre. Bien des mois ont passé, et le plan a été suspendu pour défaut de prise en compte des risques psychosociaux. Cela est d'autant plus inquiétant que ce risque s'accroît avec le temps.

Vous avez rappelé les qualités de l'AFPA. L'Agence joue un rôle irremplaçable et ses atouts sont nombreux : un taux de retour à l'emploi de 66 %, le plus élevé de tous les organismes, des formations qualifiantes, une vraie ingénierie, un maillage territorial, une capacité d'hébergement qu'elle est la seule à pouvoir proposer, pour n'en citer que quelques-uns. Je ne voudrais pas que votre plan de restructuration fasse office d'extrême-onction. Nous avons beaucoup de mal à voir comment ce plan pourrait ouvrir un horizon, sans réduire l'AFPA à un rôle de promoteur immobilier, en renonçant à des marchés. Par exemple, le centre d'Istres a commencé à renoncer à de nombreux marchés. Un plan régional de formation à 1,9 million d'euros par an ; 3 millions d'euros par an qui viennent d'être gagnés à Pôle emploi ; des marchés privés de 1,5 à 2 millions d'euros par an : dans ces conditions, la fermeture de ce centre est inexplicable, et symbolique de l'abandon d'un certain nombre de territoires et de marchés. L'État a une responsabilité dans cette situation. Chers collègues de la majorité, vous avez affirmé votre soutien à l'AFPA, mais avec un tel soutien, nous n'irons pas bien loin ! Il faut beaucoup plus que cela. On ne peut pas s'en tenir à cette situation : il faut conserver un acteur public fort de la formation professionnelle doté d'une véritable ambition.

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