Intervention de Dr Jérôme Chappellaz

Réunion du mercredi 18 septembre 2019 à 9h40
Commission des affaires étrangères

Dr Jérôme Chappellaz, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), directeur de l'Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV) :

Les enjeux polaires, comme l'a souligné Mme la présidente, constituent des enjeux très importants au niveau mondial, dans lesquels la France doit prendre toute sa part. Mon propos sera focalisé sur des aspects de logistique. Quand on parle des régions polaires, on parle de régions particulièrement difficiles d'accès. Y conduire de la recherche, notamment, ne se fait pas sans mettre en place des moyens logistiques spécifiques. C'est la mission de notre institut, l'IPEV. Créé en 1992, il constitue un groupement d'intérêt public. Nous avons huit administrateurs aujourd'hui, deux qui proviennent des ministères : le ministère en charge de la recherche, qui possède 49 % des voix au sein de notre conseil d'administration, et le ministère des affaires étrangères. Ensuite, vous trouvez des organismes publics de recherche, le CNRS au premier chef, puisque l'ensemble de nos personnels mis à disposition sont des personnels de cet établissement. Nous avons également le Centre national d'études spatiales, le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), Météo France, et, pour terminer, les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), collectivité territoriale très particulière avec laquelle nous avons évidemment des liens très proches.

Concernant notre budget annuel, et pour vous donner un ordre d'idée, nous fonctionnons avec environ 18 millions d'euros. Notre objet : nous sommes l'agence nationale de moyens et de compétences chargée d'une mission de service public, la mise en oeuvre des recherches dans les régions de hautes latitudes. Par nos actions, nous offrons aux chercheurs un accès à des régions particulièrement difficiles. Dans l'hémisphère nord, nous gérons actuellement la station de recherche AWIPEV au Svalbard, à 78 degrés de latitude Nord. Nous nous occupons également des chercheurs dans différents pays possessionnés de l'Arctique pour différents projets de recherche, en collaboration avec ces pays. Notre présence est particulièrement marquée dans l'hémisphère sud. Nous gérons des stations de recherche dans les villes subantarctiques, situées dans l'archipel Crozet, les Kerguelen, les îles Nouvelle-Amsterdam et Saint-Paul et en Terre Adélie. Nous gérons la station Dumont d'Urville sur la côte de la partie de la Terre Adélie dont Anne Choquet parlait précédemment, revendiquée par la France, ainsi que la station de recherche Concordia à parité de moyens avec l'Italie.

Cet accompagnement de la recherche se traduit par quatre-vingt-douze projets de recherche cette année. Ces projets se répartissent entre trente projets en Arctique, vingt-six projets dans les îles Australes, vingt en Terre Adélie et seize à Concordia. En termes de moyens humains, cela représente deux cent soixante-dix-sept scientifiques, essentiellement français, originaires de toutes les institutions, que ce soit le CNRS, les universités ou encore le muséum. Au total, cela représente plus de 10 000 hommes-jours de missions scientifiques, ce qui constitue un apport assez considérable à la recherche internationale.

Il est toujours bon de montrer quelques photos pour illustrer les propos. Voilà les stations de recherche polaire françaises. En haut, vous avez les trois stations des îles subantarctiques, Crozet avec la base Alfred Faure, les Kerguelen avec la base de Port-Aux-Français et l'île d'Amsterdam avec la base Martin-de-Viviès. Ce sont des îles qui sont possessionnées par la France. Il y a donc un administrateur supérieur de l'État, un préfet, qui gère ces territoires très particuliers, puisqu'il n'y a pas d'électeurs. Il y a des personnes en présence ponctuelle, qui sont essentiellement les chercheurs et techniciens travaillant sur ces stations.

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