Intervention de Jean-Pierre Farandou

Réunion du mercredi 2 octobre 2019 à 15h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Jean-Pierre Farandou :

Je ne veux pas être « démago » et laisser entendre que je dirai « oui » par principe aux députés qui m'écriront – je souhaite que vous me perceviez comme quelqu'un de sérieux et de responsable ! Pour autant, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous rendre service. Nous vous devons a minima une réponse, comme vous êtes tenu de répondre à vos concitoyens.

Nous n'en sommes qu'aux débuts de la data et nous n'avons pas encore découvert tout ce que les données massives peuvent nous apporter. La data industrielle constitue une véritable révolution. Autrefois, c'était l'âge de pierre, on attendait que les portes des trains tombent en panne pour les réparer. Nous sommes depuis passés à la maintenance préventive, on arrête les trains tous les six mois pour réparer les portes. C'est bien mais un peu grossier : peut-être qu'une seule porte sur vingt nécessiterait qu'on la répare ! Bientôt, la maintenance sera prédictive : grâce aux capteurs, nous pourrons arrêter le train juste avant que la porte en question ne tombe en panne. L'immobilisation du train durera moins longtemps, coûtera bien moins cher et sera bien plus efficace.

La data permettra aussi d'améliorer le parcours client. En outre, disposer de données sur les déplacements permettra aux autorités organisatrices d'anticiper sur la demande. Je rêve que l'on puisse ainsi affiner les fréquences : plutôt que de faire passer le nombre de Paris-Arras de 10 à 15 trains par jour, il serait peut-être plus utile de porter la fréquence à 18 trains à certaines périodes, et de l'abaisser à 8 à d'autres. La data nous permettra d'anticiper sur la demande réelle. Et au lieu d'être enfermés dans des dessertes rigides, nous aurons demain des dessertes déterminées par les prévisions issues des données. La fine connaissance des besoins et l'adaptation de l'offre à la demande constitueront une révolution.

Le rapport de l'EPSF est un peu sévère. Je vous assure que si l'EPSF avait eu le sentiment que la sécurité était en jeu, il aurait interdit la circulation des trains. Pour autant, l'établissement fait son travail et effectue des contrôles. Lorsqu'il souligne des écarts à la norme technique, la SNCF y répond. Il a pointé les boulons desserrés, mais cela concerne 1 boulon sur 4 500 – c'est sans doute un de trop, mais cela remet l'église au milieu du village ! Soyez persuadée, madame Danielle Brulebois, que l'on ne court pas de risque en circulant sur le réseau français – ce n'est pas nous qui le disons, mais l'EPSF. Par ailleurs, nous continuons le formidable effort de remise à niveau, nous allons y arriver et nous tous fiers de l'excellence du réseau ferroviaire français.

Les gares, c'est très important. Une anecdote, parce que les convictions se forgent par l'expérience. Lorsque j'étais président de l'Union des PIMMS, il y a quelques années, j'ai décidé, avec M. Michel Mercier, alors ministre de l'aménagement du territoire, d'utiliser les petites gares dans les bourgs, où plus rien ne se passait. Je peux vous dire que cela change tout ! Au lieu de faire 40 ou 50 kilomètres pour aller à Pôle Emploi, les personnes se rendaient à la gare, à 2 kilomètres de là. Les gares sont un instrument formidable, pour les passagers bien sûr, mais aussi pour les commerces de proximité et les services publics. Ce sont des lieux très symboliques, des lieux de la République. L'initiative, formidable, des « 1 001 gares » est tout à fait dans cette lignée et je l'encouragerai. La gare est au coeur de la coconstruction avec les territoires, nous poursuivrons dans ce sens.

Je sais qu'il existe un problème sur la ligne Gap-Marseille, mais je ne le connais pas encore suffisamment pour vous répondre. C'est d'ailleurs toute la ligne du Besançonnais qui est touchée. Nous devons regarder la nature exacte des travaux qui doivent être réalisés, mais rassurez-vous, nous ne laisserons pas tomber la ligne !

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