J'ai entendu dire tout à l'heure que ce projet de loi de financement de la sécurité sociale avait une orientation sociale en faveur des plus défavorisés. Une fois l'addition faite de l'ensemble des mesures qui ont été prises depuis quelques jours pour alimenter les cagnottes des plus fortunés et de la finance, une telle déclaration prêterait presque à sourire. Les chiffres rappelés à l'instant par M. Vallaud sont à cet égard suffisamment éloquents.
Je me permettrai d'insister en rappelant qu'un amendement adopté hier contre notre avis aggrave encore la situation ; vous l'avez chiffré à 100 millions d'euros, mais rien ne garantit que ce ne sera pas plus.
La mesure qui nous occupe ici représente 70 millions d'euros et concerne une branche, la branche famille, qui est excédentaire de 300 millions d'euros. Elle est par conséquent incompréhensible. Il faut consacrer les recettes de la branche famille aux dépenses propres à celles-ci. Cette mesure ne se justifie aucunement.
Par ailleurs, comme l'a dit mon collègue Jumel tout à l'heure, on perçoit bien là votre logique : alors qu'une mesure plutôt positive a été prise à l'article précédent, on agit ici complètement à rebours. On évoque un tour de passe-passe, on dit que vous donnez d'une main pour reprendre de l'autre : ce que vous faites avec la branche famille en est un exemple criant.