Comme l'ont fait mes collègues, notamment Françoise Dumas, je tiens tout d'abord à saluer les efforts que votre ministère a réalisés en matière de transparence et de pédagogie pour remettre ce rapport au Parlement. Ce document répondra sans aucun doute à ceux qui se sont beaucoup interrogés ces derniers mois.
Malgré l'excellence de notre savoir-faire et la récente ouverture de l'Agence de l'innovation de défense, il n'est pas impensable d'estimer que le fossé technologique qui sépare encore la France de pays comme l'Arabie saoudite ou l'Inde se réduira progressivement. On peut également prévoir que la Chine, qui se satisfait pour le moment des commandes de son marché intérieur, deviendra exportatrice nette à moyen voire à long terme.
Pensez-vous donc réellement que ce « temps d'avance », que vous mentionnez dans votre rapport, puisse être maintenu ? Ne serait-il pas raisonnable d'entamer dès à présent une étude prospective sur la faisabilité d'une BITD européenne, dont l'essentiel de la commande serait européenne, assortie d'une règle de préférence également européenne, dans des politiques d'acquisition des États membres ? Comme vous l'avez rappelé, le récent partenariat franco-belge CAMO est susceptible d'allier la performance économique à l'export, la construction du lien européen de défense et l'interopérabilité avec nos plus proches alliés.