Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du vendredi 28 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Avant de parler de cet article extrêmement important pour beaucoup de salariés du pays, je tiens à redire aux députés du groupe La République en marche, et surtout à ceux qui nous interpellent régulièrement depuis les bancs du haut de l'hémicycle, qu'étant députés ils peuvent prendre la parole, qu'un Parlement est fait pour parler et qu'en démocratie, ne leur en déplaise, il y a une majorité mais aussi une opposition.

J'en viens à l'article 7, sur lequel vous avez tant insisté dans la présentation de la réforme. Vous souhaitez l'universalité, avec les mêmes droits pour tous, et notamment pour la RATP, la SNCF, mais aussi l'industrie électrique et gazière ou encore l'Opéra de Paris. Ces discussions reviennent souvent dans l'hémicycle : quand nous avons parlé des femmes, par exemple, vous avez dit que certaines femmes n'avaient pas besoin de huit trimestres de majoration de durée d'assurance ; et hop, on supprime les huit trimestres. Concernant les chauffeurs de bus, vous passez votre temps à dire qu'il existe une différence anormale et injuste entre Paris et Amiens, et vous dites la même chose de l'Opéra de Paris par rapport à l'Opéra de Lyon.

Mais, concrètement, cela revient toujours au même, c'est-à-dire à une harmonisation par le bas, plutôt qu'à une harmonisation par le haut qui améliorerait la situation de tous. Je rappelle que, contrairement à ce que vous dites, les régimes spéciaux ne concernent que 3 % des personnes qui travaillent en France. Ces régimes sont issus de luttes pour la reconnaissance de fonctions historiquement marquées par la pénibilité et ils reposent sur l'idée de droits collectifs. En passant à un système fondé sur la justification individuelle, vous inversez la logique.

En définitive, vous êtes le parti de la jalousie : au lieu de faire en sorte que la situation s'améliore pour tout le monde, vous voulez faire travailler les gens plus longtemps et pour moins d'argent. Il n'y a pourtant aucune nécessité financière à le faire. Plutôt que de détruire des régimes qui permettent à certains de partir plus tôt à la retraite pour des raisons de pénibilité, permettez à tout le monde de partir plus tôt. C'est cela, le progrès social.

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