Intervention de Anne Genetet

Réunion du mercredi 4 mars 2020 à 14h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

Merci, monsieur le secrétaire d'État, de cet exposé intéressant.

Les engagements de l'Union européenne sont encourageants et nous voyons le chemin qui reste à parcourir. En tout cas, merci de ce que vous faites pour défendre la position française dans cet environnement nouveau en Europe et encourageant.

Je reviens à l'épidémie de COVID-19, qui est la dernière manifestation d'une série de fortes tensions qui ont touché l'économie mondiale. Vous l'avez évoqué. La Banque mondiale s'est également prononcée sur les perspectives et, plus largement, sur la situation géopolitique.

Dans ces circonstances, je ne pense pas comme certains qu'il faille céder à la tentation populiste qui consisterait à rejeter d'un bloc, et d'un seul, la mondialisation. En effet, des voix de divers groupes politiques s'élèvent, ici ou là, pour invoquer la nécessité d'une forme de démondialisation. Pas plus tard qu'hier matin, c'était le sénateur Retailleau sur France Inter qui s'en faisait le relais.

À cet égard, je formulerai deux remarques : la coopération internationale nous permet de lutter contre cette épidémie ; peut-être est-ce également elle qui nous permettra de trouver un vaccin.

La souveraineté ne peut s'exercer qu'avec le concours de la puissance nécessaire. Personne n'est fort quand il est seul. La crise à laquelle nous faisons face doit, au contraire, nous inciter à réfléchir à une mondialisation plus maîtrisée, plus régulée, moins dirigée par la seule logique de marché et sans rapports de dépendance, en particulier vis-à-vis de la Chine. Cela implique de retrouver, notamment pour nos secteurs manufacturiers, les compétences, les talents, les savoir-faire qui se sont délocalisés. Je voudrais saluer, ici, l'initiative de Sanofi, qui a décidé de rapatrier dans l'Union européenne une usine de fabrication de principes actifs médicamenteux.

Cela implique de consolider nos secteurs stratégiques qui sont aussi concernés par cette dépendance comme le secteur pharmaceutique que je viens d'évoquer.

Cela implique aussi d'avoir des chaînes d'approvisionnement moins longues, donc moins fragiles, lorsqu'un problème survient, si toutefois c'est possible.

Cela implique encore de trouver une réponse à la question de la dépendance aux métaux rares, clé de la nouvelle révolution industrielle liée à la transition écologique et numérique.

Dans ce contexte, monsieur le secrétaire d'État, quelles sont les pistes envisagées pour mieux appréhender notre indépendance stratégique, mieux accompagner nos entreprises pour, le cas échéant, les aider à relocaliser leurs activités ? Quel rôle jouerait dans ce contexte, l'Union européenne pour relever ce défi d'une véritable souveraineté européenne ?

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