Intervention de Éric Girardin

Réunion du mercredi 4 mars 2020 à 14h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Girardin :

Vous le savez, depuis octobre 2019, les vins français d'une teneur en alcool inférieure ou égale à 14 degrés et conditionnés dans des contenants inférieurs à deux litres se voient appliquer des droits de douane de 25 % à leur entrée sur le territoire américain. Cela fait suite à l'affrontement dans le cadre de l'OMC entre les États-Unis et l'Union européenne à propos de subventions accordées par certains pays, dont la France, à l'avionneur européen. Mais l'effet des sanctions américaines se fait déjà sentir. Selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FAVS), les exportations de vins et spiritueux ont reculé de 17,5 % au dernier trimestre de 2019. Les ventes de vins français aux États-Unis ont dévissé de 40 % en novembre et de 30 % en décembre 2019 par rapport à novembre et décembre 2018, donc sur une année lissée. Au cours du dernier trimestre 2019, la perte de chiffre d'affaires pour les exportations vers les États-Unis s'élève à 40 millions d'euros.

Pour les vins français, le marché américain représente le premier marché à l'export. C'est aussi le premier marché de consommation de vin au monde. En 2019, les États-Unis sont à l'origine de 65 % de la croissance du chiffre d'affaires à l'export des vins français. C'est donc un marché aussi attractif que solvable et un débouché irremplaçable pour les entreprises vitivinicoles françaises. L'imposition durable d'une taxe américaine risque de faire sortir massivement les vins français du marché américain, qui seront rapidement remplacés par d'autres produits plus accessibles car moins taxés, tels que les vins italiens ou les vins du Nouveau monde.

À l'heure actuelle, aucun marché n'est en mesure d'absorber les vins qui n'iront pas sur le marché américain. Les vins et la filière vin vont donc se retrouver sur les marchés européen et national, qui sont déjà en berne et dans une situation alarmante quant à leur capacité à conquérir ces marchés. Il est donc urgent de prendre la mesure de la situation dans laquelle est plongé le secteur. Je sais que c'est fait. Lors de sa visite au Salon de l'agriculture, le 29 février dernier, le Président de la République a exprimé le souhait de voir mis place un fonds européen de soutien pour la viticulture d'ici au printemps prochain.

Comment la France entend-elle procéder pour obtenir rapidement une réponse de principe à la mise en place d'un fonds de soutien aux entreprises vitivinicoles touchées par les taxes américaines sur le vin ?

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