Intervention de Denis Masséglia

Réunion du mercredi 11 octobre 2017 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Masséglia :

Merci pour cet exposé clair et précis sur un conflit complexe dans un « Orient compliqué », comme le disait le général de Gaulle. Il y a en effet les forces étatiques, du régime de Bachar al-Assad, les forces de ses alliés russe et iranien, celles de la coalition internationale menée par les États-Unis, qui combattent les premières en évitant soigneusement les secondes, les forces des différents groupes armés, plus ou moins liés à des groupes terroristes islamistes, dont évidemment Daech, les forces rebelles, qui peinent parfois à se distinguer des précédentes, et enfin les Forces démocratiques syriennes (FDS), principalement constituées d'éléments kurdes.

Les FDS sont le principal interlocuteur de la coalition internationale, qui les soutient activement et de manière opérationnelle. Nous le faisons car ces forces ne se confondent pas avec les milices islamistes et affichent un objectif clair : la libération du territoire syrien de toute occupation par des combattants de Daech, mais aussi par les forces du régime de Bachar al-Assad. Les FDS s'inscrivent néanmoins dans une démarche politique d'affirmation du peuple et du territoire kurdes, revendication indépendantiste qui dépasse largement les frontières.

Le 25 septembre dernier, une consultation sous forme de référendum a eu lieu au Kurdistan irakien sur la mise en oeuvre de l'indépendance, aboutissant à un résultat sans appel, avec 92,73 % d'avis favorables. Bien que non reconnu, le résultat du scrutin doit nous interroger. Surtout, les réactions des pays voisins, en particulier la Turquie, ne peuvent que nous inquiéter : après la proclamation du résultat, les liaisons aériennes avec le Kurdistan irakien ont été fermées, des exercices militaires ont eu lieu à proximité de la frontière, et des menaces de coupure des approvisionnements en pétrole et d'intervention militaire conjointe avec l'Iran et l'Irak ont été proférées – elles restent aujourd'hui en suspens.

Dans le cas où la région autonome du Kurdistan irakien proclamerait son indépendance de manière unilatérale, il est très probable que le gouvernement turc passe à l'offensive afin de contrer des velléités qui le menacent sur son propre territoire. Pensez-vous qu'une intervention turque pourrait avoir lieu sur toute la zone kurde bordant la frontière sud, y compris en Syrie ? Estimez-vous qu'une déstabilisation du nord de ce pays pourrait résulter d'une intervention militaire turque ? Et que peut-on faire pour s'en prémunir ?

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