Intervention de Jean-Félix Acquaviva

Séance en hémicycle du mardi 14 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Mission culture (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Je voudrais revenir sur la question des langues régionales. Cet amendement vise à augmenter de 400 000 euros le programme 175 « Patrimoines », notamment son action no 7 « Patrimoine linguistique », et au sein de cette action, les dépenses d'intervention relatives à la « valorisation des langues de France ». Le montant prévu pour ces dépenses est en effet particulièrement faible : 400 000 euros seulement.

J'ai bien compris les explications qui ont été données à propos de ce budget, mais je ne comprends pas ce que recouvrent les termes « crédits déconcentrés » appliqués à un montant de 970 000 euros. Il ne s'agit pas là nécessairement d'actions consacrées aux langues régionales, sur un budget global de près de 3,2 millions d'euros largement dévolu à la langue française.

La langue est le fondement de l'identité. Nous sommes plusieurs milliers de locuteurs à penser, rêver, écrire en langue corse, à nous exprimer et à nous faire comprendre dans cette langue, y compris à l'extérieur de la Corse – en ce qui me concerne, par exemple, en Italie. C'est le cas également pour les locuteurs de l'alsacien au sein du monde germanique. Malheureusement, la faiblesse des montants affectés à la ligne « valorisation des langues de France » semble confirmer qu'en réalité ces langues sont accompagnées vers la mort, dans une démarche d'euthanasie.

Cela serait très préjudiciable. On considère souvent ces langues comme un folklore, un rebut du passé, alors que ce sont des racines vivantes – or les racines sont très importantes dans le mouvement de globalisation que nous connaissons aujourd'hui – en même temps qu'un facteur d'ouverture au monde.

Nous vous demandons donc, par cet amendement, un geste symbolique fort en faveur de ces langues. Il ne s'agit pas là de leur octroyer un statut spécifique, bien que – je le rappelle – la protection du patrimoine immatériel que constituent ces langues revête un caractère constitutionnel en vertu de l'article 75-1 de la Constitution.

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