Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du jeudi 23 novembre 2017 à 9h30
Renforcement du dialogue social — Après l'article 4

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Je reprends l'amendement, car nous faisons partie de ceux qui pensent qu'il faudra très rapidement créer des conditions permettant d'évaluer l'impact des ordonnances. Nous pronostiquons que celui-ci sera négatif et, pour prolonger le débat engagé par notre collègue, je signale qu'à travers les représentants du MEDEF, le Gouvernement sollicite en fait ceux du canal historique du Conseil national du patronat français – CNPF.

Ce n'est pas parce que nous signalons les maux du monde du travail que nous lui faisons de la contre-publicité. Au contraire, parce que nous en sommes l'émanation, nous voulons formuler des propositions pour que tout s'y passe bien, ce qui justifie notre inquiétude sur l'évaluation de l'impact de ce mauvais projet.

Si vous voulez que les gens se sentent bien au travail, il faut bien les rémunérer, prendre en compte leur cheminement comme leurs besoins de formation, et sécuriser leur parcours professionnel, au lieu de généraliser la précarité et de permettre qu'on modifie à tout moment des clauses substantielles des contrats de travail pour en faire en permanence la variable d'ajustement des dividendes versés aux actionnaires, qui rêvent de faire de l'économie en dormant.

Je pronostique que l'évaluation des ordonnances sera négative : augmentation de la précarité, aggravation de la flexibilité et de la pénibilité, modification des clauses substantielles que sont le salaire, la mobilité et le lieu de travail. Nous pronostiquons la substitution au modèle social français d'un jardin à l'anglaise, ou plutôt à l'allemande. On verra le nombre de salariés pauvres augmenter et la pénibilité s'aggraver.

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